On va bientôt quitter le Péloponnèse.
Pour cette dernière partie du Péloponnèse, on t’embarque sur l’île d’Elafonisos et nous t’emmenons jusqu’à Corinthe. Ensuite, nous entrerons de plein pied dans la Grèce continentale pour y découvrir les monuments mythiques et aussi pour y vivre la plus grosse galère de notre court périple. Tu peux aller jeter un coup d’oeil sur la naissance de ce projet sur les articles précédent. Mais avant cela, vivons le moment présent.
Une île enchanteresse
Située tout au sud du Péloponnèse, Elafonisos pourrait être une île sortie de l’imaginaire d’un voyageur blasé ayant parcouru plusieurs fois la planète. Vingt kilomètres carrés, à peine mille habitants, un petit port de pêche, des plages de sable blanc, une eau turquoise et limpide, cela donne déjà le ton sur l’endroit.
Une certaine idée du bonheur
Nous y avons passé quelques jours en autonomie complète. Un bivouac de rêve dont tu ne pourras te rendre compte qu’en regardant la vidéo. Pêche, découverte de la faune, BBQ, bref tout ce qui est indispensable à notre bonheur. Ne pas hésiter d’aller voir cette petite chapelle plantée sur cet îlot où nous avons eu la chance d’être réveillés par les incantations lancinantes et magnétisantes venues de nulle part.
Monemvasia
Toujours dans la région de la Laconie, nous découvrons ce village historique qui nous a laissé sur les fesses. Situé sur un rocher de 300 mètres de haut, relié au continent par une digue, ce village se compose de la ville basse où une vingtaine d’habitants y séjournent à l’année, et de la ville haute abandonnée dont les vestiges sont encore bien conservés. L’église Sainte Sophie du XII éme siècle culmine au point le plus haut a été restaurée au cours du XX éme siècle.
Un petit effort
Elle mérite à elle seule la montée abrupte qui t’attend pour avoir une vue d’ensemble de ce village authentique. Une certaine sérénité se dégage de cet endroit. Il faut dire que nous y sommes tout seuls, grâce ou à cause de la pandémie. Nous avons la chance de vivre au rythme des habitants et non pas au rythme des touristes. Flâner dans les ruelles étroites de la ville basse et se perdre en passant sous les porches voutés de cette ville millénaire t’amènent vers d’autres découvertes et te transporte vers la ville haute.
Mycène
Située dans la plaine d’Argos, Mycène ou Mycènes est bâtie avec des murs dit « cyclopéens », c’est à dire construits avec un assemblage d’énormes blocs de pierre. Le nom de Mycène viendrait du champignon trouvé par Persée, le fondateur de la ville. Persée voulait des fortifications gigantesques et demanda aux cyclopes dotés d’une force surhumaine de bâtir des murailles pour Mycène. Les larges blocs de pierre de plusieurs tonnes utilisés pour ces fortifications ne pouvaient être assemblés que par ces géants, d’où le nom de murs cyclopéens.
Le royaume d’Agamemnon
Héros grec et roi de Mycènes, Agamemnon est marié à Clytemnestre. Il est considéré comme le roi des rois de toute la Grèce. Commandant héroïque pendant la guerre de Troie, il rentre chez lui après la chute de cette dernière.
Règlement de compte à OK Corral
Rentrant chez lui, il est lâchement assassiné par son cousin Egisthe qui était devenu l’amant de sa femme. Il faut dire aussi qu’auparavant, Clytemnestre avait tué Cassandre, la concubine d’Agamemnon. Mais avant cela, ce cher Agamemnon avait tué Thyeste, le premier mari de Clytemnestre et tous les enfants issus de ce mariage. Tout ce petit monde s’entendait à merveille et la série Dallas n’était que pacotille au regard de ces règlements de compte sanglants.
Corinthe
Nous nous rapprochons tranquillement de la Grèce continentale et continuons notre épopée hellénique. Ne pas confondre l’ancienne Corinthe et la nouvelle Corinthe qui, à nos yeux, n’a que très peu d’intérêt. L’ancienne Corinthe était la ville la plus importante de la Grèce antique. Cette ancienne cité a été créée à l’âge de bronze, donc ne t’attends pas à voir des vestiges flambants neufs, mais les ruines encore visibles donnent un aperçu et permettent de s’imaginer la vie de cette cité marchande qui concurrençait Athènes.
Hé oui, le voilà
Corinthe a eu un parcours historique très chaotique. Elle a été fondée par le fameux Sisyphe et son éternel châtiment, condamné à pousser une pierre au sommet d’une montagne qui finit toujours par retomber. Ça commençait pas terrible… A la suite de la bataille de Corinthe remportée par les romains, un pillage et la destruction de la ville sont perpétrés. Reconstruite, elle a été gérée et administrée uniquement par des tyrans (Cypsélos, Périandre, Lycophron, Psammétique). Bref, à l’époque il ne faisait pas bon vivre à Corinthe.
Et ce n’est pas fini…
Corinthe subira tour à tour les assauts des Avars, des normands et des Slaves. Quelques seimes par-ci par-là, puis voilà que les byzantins mettent leur grain de sel et colonisent la place. Forcément, l’empire ottoman n’était pas en reste. Pour finir, Corinthe fût détruite pendant la guerre d’indépendance grecque. Quelques années plus tard, un tremblement de terre majeur finit par détruire complétement Corinthe, au point qu’une nouvelle Corinthe fut reconstruite trois km plus loin. Comble du comble….
Canal de Corinthe
Le Péloponnèse est une île. En effet, le canal de Corinthe perce de part en part l’isthme reliant la péninsule à la Grèce continentale. C’est Néron qui inaugura les travaux avec une pelle en or. A sa mort, le projet s’arrête, jugé trop couteux. Bien plus tard, le gouvernement grec fait voter une loi sur l’ouverture de l’isthme de Corinthe. Cette construction titanesque mesure plus de 6000 km de long et un peu moins de 25 mètres de large. La vision de cette tranchée taillée dans la masse semble irréelle et un petit passage sur le pont enjambant le canal est une attraction à voir. En tout cas, ce passage nous amène en Grèce continentale où d’autres aventures et une belle galère nous attendent.
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