Émotions à la pelle…
Notre avancée dans la Turquie nous permet de découvrir l’intérieur de ce grand pays. Les expériences, les épreuves vécues nous permettent de rencontrer notre découverte intérieure. L’émotion, l’exaltation, l’excitation et les sensations, sont les sentiments qui vont nous imprégner au plus profond de nous lors de ces escapades.
Fethiye
C’est à Fethiye dans la province de Muğla que nous faisons un stop. La ville est construite sur le site antique de la cité millénaire de Telmessos. Après plusieurs changements de nom, elle a ensuite été dénommée Fethiye en l’honneur du capitaine Fethi Bey. L’un des premiers aviateurs turcs abattu dans la région du Golan au cours d’un raid qui devait l’amener d’Istanbul au Caire (février 1914).
A ne pas louper
Si tu passes à Fethiye, prends le temps de t’arrêter au marché aux poissons sur la grande place au centre ville. Le point d’intérêt de ce marché, c’est que tu auras l’embarras du choix au niveau poiscaille, mais surtout la façon originale de le déguster. En effet, une fois choisi, ton repas sera directement apporté au restaurant de ton choix et directement cuisiné pour t’être servi à ta table. Pour quelques Liras tu dégusteras les meilleurs plats sans te ruiner.
Là, tu es obligé d’y passer
A quelques pas de là, tu ne pourras pas louper les tombeaux de Telmessos creusés à même la falaise. La cité portait anciennement ce nom en l’honneur d’un fils d’Apollon. Nous avons pris le parti d’y aller au soleil couchant où une lumière de dingue nous a accueillis. Spectacle grandiose garanti.
Ölüdeniz
Station balnéaire par excellence. Située sur la côte Sud Ouest de la mer Égée, cette réserve naturelle avec sa célèbre plage de nuances de turquoise est souvent classée parmi les cinq plus belles plages du monde. Il y est possible d’y prendre de la hauteur en parapente et avoir une vue d’ensemble. Pour nous, habitués au calme et à la quiétude, nous voulons sortir de ce tumulte touristique. Nous prenons une embarcation pour aller plus au large à Butterfly Valley.
ButterFly Valley
Nous arrivons dans un petit coin de paradis. ButterFly Valley est accessible par un chemin de randonnée ou par bateaux. En règle générale, cet endroit est pris d’assaut par les touristes. Etant toujours en période de CoVid, nous nous retrouvons encore pratiquement seuls dans cet endroit tranquille et peinard. Nous prenons un petit repas local sur les tables bigarrées en bois faites de palettes et de vieux troncs. Nous sommes face à la mer turquoise et on ne fait rien, enfin si… on glande. On bulle, on lézarde et on flemmarde de tout notre être.
Un peu d’exercice
Et si on se bougeait un peu ??? Un chemin s’avance vers un amas de verdure où l’on voit inscrit sur un panneau de bois fatigué et pourri par l’humidité « Waterfall ». Des photos jaunies et passées par le soleil sont épinglées sur ce « tableau ». Nous devinons une grande cascade émergeant et jaillissant d’une jungle florissante. On s’avance vers le chemin qui doit nous mener vers ce spectacle que l’on idéalise déjà.
Ha oui quand même !!!
Nous sommes rattrapés par un local qui nous dit que c’est un chemin privé et que l’on doit s’acquitter d’une dizaine de Lira pour passer sur ce chemin privé. On s’exécute et prenons la direction de ce spectacle que l’on magnifie par avance. Surtout que maintenant…il est payant. Nous marchons et escaladons pendant 1 heure trente rochers et éboulis agrémentés de câbles pour aider l’ascension. Nous tombons, captivés et subjugués devant ce spectacle de merde. En effet, un maigre filet d’eau s’échappe difficilement d’une roche asséchée digne d’une coupure d’eau des services communaux, (Voir la vidéo).Tout ça pour ça !!!, bon, nous avons fait un peu d’exercice, c’est toujours ça.
Ce n’était pas notre jour
En redescendant, mon fils et moi sommes prêts à dégainer les appareils photos. N’oublions pas que nous sommes à ButterFly Valley (La vallée aux papillons). Cet endroit est réputé pour être le lieu ou les papillons virevoltent par milliers. En tous cas, c’est comme cela qu’il est vendu par les guides touristiques. Bon on ne va pas faire durer le suspense plus longtemps. Rien, nada, nothing. Pas de lépidoptère, pas même une chenille, pourtant la météo est bonne, la chaleur est au rendez vous. Mais que dalle, c’est désespérant. Résigné, on reprend notre embarcation. Sur le retour on se défoule à plonger dans une eau d’un bleu profond près d’une grotte marine.
En route pour Kayaköy
Après notre journée frustrante de ButterFly Valley où on s’est quand même bien marré, c’est l’important. Nous allons à Kayaköy. Ce quartier du district de Fethiye, dans la province de Muğla a vécu une histoire peu commune. Les raisons des déplacements forcés des populations grecques d’Asie Mineure (la Grande Catastrophe). Et d’un séisme survenu en 1957, le village est devenu une ville fantôme.
Pris au piège
Avant la première guerre mondiale, la population grecque vivait paisiblement dans l’ensemble de la Turquie occidentale. Mais quand la guerre a commencé, ces grecs se trouvèrent soudain dans les terres de l’ennemi et à la merci des Ottomans. Plusieurs centaines de milliers de grecs ont été massacrés dans le cadre de la purification ethnique menée par les Turcs. Certains ont fui vers la Grèce. D’autres ont été déportés de force.
Village martyr
Avant la première guerre mondiale, la population grecque vivait paisiblement dans l’ensemble de la Turquie occidentale. Quand la guerre fut déclarée, les habitants de Kayaköy ont été chassés hors de leur ville et ont marché vers un autre endroit situé à plus de 220 km de là. Beaucoup ont péri succombant de faim et de la fatigue au cours de ce que l’on a appelé « les marches de la mort ».
Revanche sanglante
Après la défaite de la Turquie et l’effondrement de l’empire ottoman, les grecs ont décidé de revenir s’accaparer les terres et ont envahi Kayaköy. Une guerre à grande échelle a suivi pendant trois ans, au cours de laquelle un nombre incalculable de crimes horribles ont été commis par les grecs et les turcs : meurtres, viols en masse, dépeçages, villes brûlées… Kayakoy ne s’en est jamais remise. Quelques années plus tard, un séisme de magnitude 7 a frappé la cité et a jeté cette ville fantôme dans l’oubli.
Une énergie pesante
Déambulant dans les ruines, en passant dans des endroits interdits au public, comme le passage dans l’église où des forfaitures infâmes, des abominations atroces et autres assassinats sauvages ont eu lieu. Nous ressentons une énergie pesante, désagréable et accablante. Ce village ne laisse pas indifférent et te bouscule au plus profond de ton corps.
D’autres émotions
Après un gros soupir d’écœurement dans Kayaköy, un peu comme celui des bunkers en Albanie où il est difficile de croire en l’humain et en l’avenir, nous ne pouvons pas nous arrêter sur ce sentiment étrange qui nous envahi. Nous devons nous remettre en mode découverte et continuer notre périple. Nous voulons autre chose et switcher au plus vite pour ne pas rester sur cette sensation d’horreur. Direction Saklikent Canyon où d’autres émotions incroyables nous attendent.
Saklikent Canyon
Ce canyon est complètement dingue, il fait partie des canyons les plus profonds au monde. 300 m de profondeur sur plus de 16 Km de long, il reste impraticable en hiver à cause du volume d’eau dans certaine partie du canyon. Quand les beaux jours arrivent, il est possible de le remonter dans sa totalité.
* A Noté : Attention, ce n’est pas juste une promenade, cela reste un parcours ou les franchissements et les passages tortueux sont nombreux. L’équipement reste succinct mais obligatoire. Chaussures d’eau (C’est quelqu’un qui marche toujours pieds nus qui te dit ça…) et lycra selon la journée. Ne t’alourdit pas avec de l’eau… Tu en prendras assez sur la tête, crois moi.
Difficile à décrire
Je te dirais bien de regarder la vidéo pour que tu puisses te rendre compte de la complexité des passages, mais filmer dans ces conditions n’est pas simple, mais tu pourras te rendre compte de la difficulté. Nous sommes toujours en période de Covid et les touristes généralement très nombreux, ont déserté l’endroit et même le pays. Ce petit détail est d’une importance capitale : une entraide et une solidarité peut se former entre « promeneurs » au cas où. Pour nous, rien de tout ça, nous étions seuls tous les trois au fin fond de ces gorges à ne pouvoir compter que sur nous. Nous avions toujours à l’esprit que le moindre faux pas, nous dirigerait tout droit vers une galère sans nom. Cette journée en famille nous a fait prendre conscience qu’un esprit d’équipe était impérieux et indispensable.
» Tout groupe humain prend sa richesse dans la communication, l’entraide et la solidarité visant à un but commun : l’épanouissement de chacun dans le respect des différences «
(Françoise Dolto)
» Les belles phrases sont souvent faites pour noircir du papier, quand tu es dans l’action, parfois il faut monter le son pour préserver l’intégrité de chacun «
(Moi)
Coucou les baroudeurs! un peu de dépaysement bien appréciable en ce début de semaine LOL… J’en ai pris plein les mirettes une fois encore. la visite de Telmessos et du canyon furent grandioses. Merci et bonne continuation. Bises à tous
C’est un plaisir de t’emmener avec nous découvrir tous ces lieux splendides. A bientôt pour la suite de nos aventures. Bises…
Je me suis régalée comme d’hab de lire et voir vos péripéties fort bien documentées. Bises
vero
On essaye de faire au mieux… C’est toujours un régal de partager nos escapades… A bientôt sur le prochain article…