Nouvelles rencontres en Turquie…
C’est à Selçuk, Iztusu Beach et Dalyan que nous avons fait de nouvelles rencontres en Turquie. On ne peut pas voyager et traverser un pays sans parler des liens qui nous unissent aux locaux. Depuis cette traversée de la Turquie, d’innombrables traits d’union humains et animaliers se sont créés. C’est la raison première de notre voyage, connaitre le monde qui nous entoure, sans à priori et sans jugement.
Selçuk
C’est à Selçuk que nous commençons cet article avec une rencontre qui vaut son pesant d’or. Arrêtés à un bivouac en pleine nature comme nous avons l’habitude, un troupeau de biquettes encercle le camping-car. C’est en sortant du véhicule que nous apercevons au loin le berger. Un signe, un sourire et la rencontre se fait tout naturellement. Après quelques échanges de mots, il nous amène en haut d’une colline pour boire un Çay (thé turc). Après avoir gravi la colline, c’est avec étonnement que nous découvrons un sommaire campement agrémenté de son inévitable théière entourée par toute la famille.
Tisser des liens
Tant bien que mal, nous faisons connaissance avec l’aide de Google Translate. Nous sommes curieux, nous posons des questions sur leur façon de vivre. En retour, ils veulent savoir d’où nous venons. Pourquoi sommes-nous là dans cet endroit perdu. Après plusieurs thés, des échanges et des rires, nous voyons que notre façon de voyager les intrigues. Comment trois personnes venant de si loin peuvent-elles vivre dans un véhicule aussi longtemps ?
Cadeaux de bienvenue
Leur curiosité est perceptible et nous leur proposons de visiter le camping-car. Les jeunes enfants ont droit aux bonbons offerts par Tao. La compagne du berger toute émue de recevoir une fiole de parfum, nous remercie à de multiples reprises. La technologie du camping-car les envoute, ils veulent tout savoir. Le lit pavillon encastré dans le plafonnier commandé électriquement est pour eux un tour de magie. Cette maison roulante est un vaisseau de l’espace et ils veulent en savoir beaucoup plus sur nous. On ne veut plus se quitter et ils nous invitent à leur tour chez eux.
La simplicité
Nous arrivons dans une petite maison de village sobrement aménagée. Comme souvent dans les familles modestes, plusieurs personnes vivent dans cette demeure : la belle-sœur, l’oncle, la tante, les fils et les enfants en bas âges. Nous avons tant de choses à raconter à nos nouveaux compagnons et nous avons tant de choses à apprendre d’eux que nous décidons de leur faire le repas du soir. Ce sera soupe chinoise que fera Tao et du pain perdu en dessert. La simplicité est la sophistication suprême, elle est le signe de la vraie prospérité. Nous sommes heureux d’être dans le vrai, dans l’authentique et le partage. On ne devrait jamais sortir indemne d’une rencontre quelle qu’elle soit, ou du moins inchangé. On rêve que le monde du partage vienne remplacer le partage du monde. Bah quoi !, on a le droit de rêver.
Les adieux
J’ai observé que, d’ordinaire, on se dit “au revoir” quand on espère bien qu’on ne se reverra jamais, tandis qu’en général on se revoit volontiers quand on s’est dit “adieu”. Il est temps de se séparer. Nous repartons à quelques mètres de là dormir dans notre maison roulante pour repartir en forme le lendemain, dans un village à l’histoire peu commune.
Iztusu Beach
Les rencontres en Turquie ne sont pas seulement humaines, elles sont aussi animales et nous voulions donner notre temps et notre obole à la préservation des tortues caouannes venant nidifier dans cette partie de la Méditerranée. La plage d’Iztuzu est une bande de sable de 4 km de long, elle constitue une barrière naturelle entre la mer Méditerranée et le détroit de Dalyan.
Un lieu de connaissance
Les tortues caouannes viennent pondre de juin à septembre, le long de la plage d’Iztuzu.
Le « Sea Turtle Reseach Rescue and Rehabilitation Center » est une association soutenue par le WWF, où travaillent étudiants et professeurs volontaires de l’université de Pamukkale. On y trouve quelques explications sur des panneaux, quelques diaporamas, afin de reconnaître les espèces de tortues. Une dizaine de bassins alignés sous un hangar où l’on trouve une tortue blessée avec une inscription sur son état, sa date d’arrivée ainsi que la raison de ses blessures. Ne pas hésiter à poser plein de questions (en anglais) aux bénévoles qui maitrisent le sujet. Pourquoi certaines tortues restent très longtemps au centre ? Quand les bébés seront-ils « libérés » ? Comment se passe le suivi des tortues réintroduites en mer ?
Tourisme et préservation
La plage est agencée de manière à ce que tourisme et préservation animale cohabitent. Une première bande de 15m de large, en bord de rivage permet d’y poser ses serviettes, puis un espace aussi large est réservé aux tortues avant de laisser à nouveau la place aux vacanciers, avec un large espace pour les transats. Dans cette zone pour tortues, qu’on ne peut que traverser sans y stationner se trouvent quelques nids, sur lesquels sont disposés des petits cônes en fer, pour permettre de les repérer. Ce dispositif hybride, un peu étonnant pour lier préservation et tourisme, nous parait déconcertant car les tortues n’aiment pas le stress et une plage bondée en été ne nous semble pas le lieu approprié pour une nidification sereine. Faute de mieux, cet espace a le mérite d’exister.
A noter : En tant que site protégé l’accès à la plage et son parking sont interdit de 19 h 00 à 9 h 00.
Dalyan
Non loin de là, toujours dans la province de Muğla se trouve la petite ville de Dalyan. Si tu as l’occasion d’y passer je te conseille de faire un arrêt. Nous y avons passé quelques jours et franchement nous nous y sommes sentis comme chez nous. 5000 habitants, un centre-ville coquet, un petit port de plaisance avec son appontement et ses restaurants locaux, un parc de verdure, bref une ville à taille humaine où il fait bon vivre.
Mais surtout
Comme dans cet article on parle des rencontres, il faut que l’on te rapporte cette rencontre avec Yaman. Comme toujours avec notre camping-car nous cherchons les endroits un peu plus reculés… D’après nous, c’est dans ce genre d’endroit où l’on fait les plus belles rencontres, et c’est ce qui va se passer.
Le destin nous l’envoie
Rentrant d’une ballade dans Dalyan, nous croisons en vélo-remorques un homme barbu et ventripotent qui nous accoste. Voyant que nous sommes français, il nous aborde et engage la conversation en français. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas entendu une personne parler notre langue. Voyant dans sa remorque un fatras de bricole et une paire de rames, nous lui demandons d’où il venait.
Tous les matins
Ce vieil homme nous raconte que tous les matins son rituel est de se lever très tôt et d’aller en barque explorer la nature pour trouver un moment de paix et de sérénité. Il nous dépeint tout ce qu’il peut voir en une matinée. Mon fils Tao, n’en croit pas ses oreilles et le regarde comme si c’était dieu le père. J’accepte son regard émerveillé sans broncher, je ne suis peut-être pas dieu, mais le père c’est moi. Reprenant les choses en main, je lui dis que nous sommes des fanas de nature et que nous adorons prendre des photos. Aussitôt dit, il nous propose de le rejoindre le lendemain matin à l’embarcadère où est accostée sa barque.
On a kiffé
Aux premières lueurs du jour, nous montons avec Yaman dans un vielle barque défraichie et vermoulue. Nous traversons la largeur de la rivière Dalyan et après quelques coup de rames nous arrivons dans un cadre de rêve. Un enchevêtrement d’arbres et de troncs immergés nous enveloppe. Par moment nous baissons la tête pour passer sous les frondaisons de ce bras de rivière inexploité par les touristes. Le spectacle va au-delà de nos attentes. Pour couronner le tout, Yaman est un amateur averti d’ornithologie et est capable de nous donner le nom des oiseaux virevoltants autour de nous.
Et bien plus encore
Les tortues marines, les écureuils, les serpents arboricoles sont chez eux et Yaman est chez lui. Cette invitation dans son royaume secret est un cadeau. Pour couronner le tout, il avait prévu le petit déjeuner dans les sources d’eau chaudes situées au fin fond des méandres végétaux que lui seul connait. Un moment inoubliable qui nous appartient à Tao et moi et cela grâce aux rencontres et au partage, une agence de voyage n’aurait pas fait mieux. Si tu veux voir Yaman, découvre-le sur la vidéo.
“Celui qui vit dans l’imaginaire partage plusieurs vies. Une seule lui échappe : la sienne.”
Merci pour cette visite guidée dans ce petit coin de Turquie.Un pur bonheur d’évasion comme à chacune de vos vidéos… Je pense à Tao pour qui cette aventure restera à jamais la plus belle expérience de sa vie et de son adolescence. Quelle chance!
Merci à toi pour ce petit commentaire. En effet Tao a beaucoup mûrit et Kif son voyage comme jamais. A une prochaine fois, d’autres articles vont paraitrent encore et encore.