Alors, Parlons-en…

Grèce Continentale

par | Avr 26, 2021 | Europe, Grèce | 8 commentaires

Athènes.

Quand on arrive en ville.

Après avoir parcouru le Péloponnèse en long en large et en travers sans encombre. Après avoir traversé les nombreux petits villages du Magne, de la Laconie et de la Messénie pendant plusieurs semaines. Nous traversons le canal de Corinthe pour nous retrouver en Grèce continentale. Nous sommes enchantés de prendre la direction d’Athènes et de retrouver cette ville où la moitié des habitants de la Grèce y habitent.

On tourne en rond

Nous devons nous rendre sur un grand parking au pied de l’Acropole pour visiter la ville sereinement. Le GPS nous donne des informations contradictoires. Il nous emmène dans des endroits que nous n’aurions jamais imaginés. Avec notre campingcar de plus de huit mètres de long, malgré nous, nous voici dans des rues typiques des villes du sud. Des rues à angles droits, pentues qui se rétrécissent à chaque coup de volant. Les voitures mal garées de chaque côté des trottoirs nous annoncent que nous allons au devant de sérieux soucis. La galère était inévitable, une fois entrés dans cette nasse, nous ne pouvions plus en ressortir.

On est dans le dur

Pris au piège dans les recoins d’Athènes. Bloqués dans l’étroitesse des rues, nous ne pouvons plus aller de l’avant. Soudain, au détour d’un virage, encore plus exigu que les autres. Un bruit sourd se fait entendre à l’arrière du camping-car. Les rues étriquées athéniennes ont eu raison de notre insuffisance et de la longueur du véhicule. Le porte-vélo serti dans l’aile d’une voiture, le porte à faux du camping car frottant lamentablement sur le bitume, notre crainte d’être bloqué était bien réelle.

Marche arrière

Avant cela, il fallait raccourcir la longueur de TooT o Boo et désamarrer les vélos pour remonter prestement le porte-vélo. En vain, car la pente de la rue était d’une telle incidence que le « cul » du camping-car rayait allégrement le pavé grec. Notre situation était critique. Et à part un hélitreuillage en bonne et due forme, on ne voyait pas comment se sortir de cette galère. Belmondo n’étant pas libre, la seule solution était de forcer le destin. Et bien sur de forcer par la même occasion l’aile de la voiture. Alors que TooT o Boo nous avait habitués à aller fièrement de l’avant, nous devons nous résoudre à aller en marche arrière. Et remonter les rues fourbes et tortueuses helléniques au rétroviseur.

Dans un fracas assourdissant

En cette fin d’après midi d’un dimanche ensoleillé d’avril, notre travail herculéen était de faire le moins de dégâts possibles. Dans un dernier coup de volant magistral, l’aile de la voiture est retournée comme une vulgaire conserve. Le « cul » de TooT o Boo est décroché de l’asphalte. La suite des évènements nous montrera que cette intervention s’avéra assez simple. Puisqu’il suffisait d’y aller comme un bourrin.

Le roi du patinage

Remontant une à une ces satanées rues au rétroviseur. Il m’est impossible de lâcher entièrement la pédale d’embrayage. Il ne faut surtout pas prendre de la vitesse au risque d’arracher toutes les voitures alignées de façon aléatoires le long des trottoirs. Les remontées sont difficiles et laborieuses. Un œil dans le rétro extérieur droit, l’autre œil dans le rétroviseur gauche. Un regard furtif sur la caméra de recul, au bout de quelques secondes je suis atteint d’un strabisme qui aurait fait pâlir Dalida. La conséquence de cette abnégation a été que l’embrayage n’a pas apprécié la méthode dite du « patinage ». Qui n’en était pas moins artistique à mon goût.

Au feu

Il s’en est suivi qu’après quelques remontées plus ou moins contrôlées, une odeur âcre de brulé se faisait sentir. Qu’a cela ne tienne, TooT o Boo est fort et robuste, d’autant plus qu’il est neuf, il encaissera. Les remontées en marche arrière se succèdent et une fumée inhabituelle envahit l’habitacle, il est temps que l’on arrive dans des espaces plus manœuvrant pour laisser le temps à TooT o Boo de reprendre l’air. Tiens bon, lui disais-je comme si je parlais à un vieux pote, allez encore un effort, on y est. Une dernière montée et la galère se terminera pour tout le monde. Dans un ultime effort, TooT o Boo nous amène dans une rue plane que l’on pourra reprendre cette fois ci en marche avant.

La montée de trop

Nous voici sortis de notre galère, nous rabaissons le porte-vélo, ré-amarrons nos vélos et enclenchons la marche avant pour rejoindre des rues plus larges. Sans surprise, nous nous apercevons que la pédale d’embrayage reste collée au plancher, nous savons que nous lui en avons trop demandé. Fumant de toute part, TooT o Boo est à bout de souffle, il a accompli avec brio le dernier effort, il ne nous a pas laissé dans les rues pentues d’Athènes, c’est déjà ça.

Au chevet de TooT o Boo

Bien sûr, il s’en suit les éternels coups de téléphone pour demander de l’assistance. Les assurances font leur job et emmènent TooT o Boo en réparation. Nous devrons encore demander un ultime effort à TooT o Boo pour rouler sans embrayage sur quelques dizaines de mètres, pour qu’un camion imposant de l’assistance puisse le remorquer et nous sortir de cette impasse.

Si tu veux des infos

Nous savons que la réparation sera longue car il n’y a pas d’embrayage en Grèce pour un véhicule aussi neuf. Les pièces viendront d’Italie. En attendant, on louera un appart dans le quartier de Kookaki (pour ceux qui connaissent) et visiterons Athènes pendant plus de vingt jours. Si tu veux des tuyaux, des infos, des recommandations sur Athènes n’hésite pas, on en connaît tous les quartiers.

Île d’Eubée

Besoin de quiétude

Nous avons récupéré TooT o Boo et nous reprenons notre périple comme si rien ne s’était passé. Nous allons à l’île d’Eubée pour nous mettre au vert et retrouver les joies de la nature qui nous a tant manqué. Pêche, ballades en canoë dans les îles avoisinantes et randonnées sont au programme. Après nos aventures athéniennes, nous passons la majeure partie de notre temps dans les bassins d’eau chaude à Loutra Edipsos.

Lou Sounion

Le temple de Poséidon

Nous prenons la direction du temple de Poséidon, pour voir la merveille du cap Sounion. Outre l’emplacement sur le site marin face à la mer Egée, la beauté de ces colonnes élancées lui donne cette impression de grandeur. Le temple se dresse de façon majestueuse face aux Cyclades. Il n’en reste pas moins que l’histoire qui lui est attribuée est en quelques sortes aussi magnifique que cocasse.

Une vigie remarquable

De ce promontoire, les athéniens observaient la mer et pouvaient aisément apercevoir les navires faisant route vers Athènes bien avant que ceux-ci puissent l’atteindre. C’est pour cette raison qu’ils ont bâti un temple dédié à Poséidon dieu des mers et des océans, bien connu pour son célèbre trident.

La sentence est irrévocable

Après avoir été vaincus par la Crète, les athéniens, en guise de sentences, devaient fréquemment envoyer sept jeunes hommes et sept jeunes filles au Minotaure, le monstre à tête de taureau, enfermé par le roi Minos dans le labyrinthe érigé par Dédale. Personne ne pouvant sortir de ce labyrinthe, ils étaient voués à une mort certaine, dévoré par le monstre mangeur d’hommes.

Il en faut un

Thésée, fils d’Egée et roi d’Athènes, n’acceptant plus la sentence et la douleur des parents qui voyaient partir un à un leurs enfants, il se faufila dans le groupe des jeunes gens tirés au sort pour aller tuer le Minotaure.

L’amour, toujours l’amour

Thésée arrive en Crète pour accomplir son œuvre. Ariane, fille de Minos et demi sœur du Minotaure tombe folle amoureuse de Thésée et lui fit promettre en échange de son aide de l’emmener à Athènes et de l’épouser.

Pas bête le Thésée

Elle lui donna une bobine de fil que Thésée s’empressa d’attacher à la porte du labyrinthe pour aller trucider le Minotaure et ainsi revenir sans difficulté en remontant le fil d’Ariane.

Noir ou blanc

Egée avait convenu avec son fils Thésée que suite à ce dur combat, s’il était vainqueur, il rentrerait avec son bateau orné de voiles blanches. Si malheureusement il était tué pendant son périple, l’équipage hisserait des voiles noires. Egée, impatient et attendant son fils au cap Sounion scrutait l’horizon afin de connaitre le sort réservé à son fils.

Thésée le gros nase

Egée apercevant au loin les voiles noires du voilier, de dépit et de malheur, se jeta dans la mer du haut du cap Sounion. C’est la raison pour laquelle on l’appelle depuis la mer Egée. Quant à Thésée, certainement pris par l’amour d’Ariane avait tout simplement oublié de hisser les voiles blanches.

Île d’Hydra

La perle de la mer Egée

C’est à Hydra que nous allons poser nos fesses afin d’échapper à la pollution sonore et ambiante d’Athènes. Pourquoi Hydra me diras-tu ? Tout simplement parce que sur l’île d’Hydra nous avions entendu dire qu’il n’y avait pas d’engins motorisés et que tout se faisait à dos de mulets.

Rien que pour nous

Cherchant les endroits les plus natures possibles, nous nous sommes dit que cet endroit était fait pour nous. C’est vrai, Hydra est envoutante, magnifique, reposante etc… C’est d’ailleurs en ces termes que les tours opérateurs en parlent, des poncifs qui ne veulent pas dire grand chose au final. Nous disons juste, « vas-y et découvre, tu ne seras pas déçu ». Il suffit de s’enfoncer dans l’île pour y découvrir son âme, ses petits ports de pêche comme Kaminia, et Mandraki, et ses petites criques cachées dans la roche.

Ne pas se fier à son nom

Un petit conseil cependant, c’est sous un soleil de plomb que nous avons arpenté l’île à pied, bien entendu, puisque les engins bruyants y sont inexistants. Malgré son nom de Hydra (Hydréa dans l’antiquité, qui veut dire « eau » en grec ancien), cette île ne contient pas d’eau, et les sources sont intermittentes, voire inexistantes. Donc si tu vas à la découverte de cette île prévoit un bon nombre de litres d’eau pour faire face aux chaleurs qui peuvent devenir très vite insoutenables.

Delphes

Le centre du monde

Delphes est un site à ne pas manquer. Pompeusement appeler le centre du monde, ce site historique se situe au pied du mont Parnasse. Oui, je sais la blague peut paraître lourdingue pour les parisiens, mais cette montagne est la plus vénérée et la plus légendaire de la Grèce Antique.

Pour la petite histoire

Il est vrai qu’une certaine ressemblance avec le quartier Montparnasse à Paris n’est pas inopinée. Ce sont les étudiants du quartier Latin qui avaient nommés irrespectueusement un tas de gravas formant un petit monticule artificiel sur les actuels boulevards Montparnasse et Raspail.

Pour la grande histoire

Zeus aurait lâché deux aigles à chaque extrémité de la Terre, et c’est ici, à Delphes, qu’ils se seraient rencontrés. Ainsi cet endroit fût dénommé, l’omphalos littéralement « le nombril du monde ». Delphes tire son nom de Delphinos. C’est précisément en ce lieu qu’Apollon se serait transformé en dauphins pour y attirer les navigateurs et les inciter à devenir prêtres…rien que ça.

Kalambaka

Les météores

Pour moi, s’il y a un endroit à ne pas manquer en Grèce continentale, c’est à Kalambaka pour aller perdre ses pensées dans les météores. Ce site grandiose de la Thessalie, inscrit au patrimoine de l’Unesco, est tout simplement époustouflant.

Venus du ciel

Dans la mythologie grecque, ces pitons rocheux ont été envoyés du ciel sur la Terre par la providence pour permettre aux ascètes et autres ermites de se retirer pour prier. D’où leur nom de « Météores ». Les monastères perchés au sommet des roches de granit semblent suspendus dans le ciel. Ils sont aux nombres de six encore en activité. Des escaliers ont été bâtis pour faciliter l’accès. Auparavant, la construction et l’ascension se faisaient par un système ingénieux de poulies et de contrepoids.

En réalité

Ces formations rocheuses de l’ère tertiaire sont dues à un grand affluent de la mer de Thessalie qui a déposé au fil des millénaires galets et alluvions. A la formation des continents, le plissement a fait dévier ou a fait disparaître cet affluent. Sous l’effet de la chaleur et de la pression, l’ensemble a été soulevé. L’érosion par le vent et la pluie a fait le reste.

« La nature hait la normalité, elle peut tout et fait tout »

Hey !!! viens voir la vidéo et continu le voyage avec nous.

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A DECOUVRIR

8 Commentaires

  1. courtiade

    Que de souvenirs pour nous qui avions découvert ces paysages lors d’une grande croisière, votre vidéo est superbe et illustre encore mieux que les photos la découverte de ce merveilleux pays. Après coup les mésaventures font partie du voyage et renforcent les souvenirs.
    Bonne continuation.

    Réponse
    • TooT o Boo

      Merci d’voir pris le temps d’écrire un commentaire, ça nous fait plaisir… On continue notre road-trip, n’hésites pas à continuer à nous suivre…

      Réponse
  2. GRAZZINI

    Quel périple !
    Que d’aventures !
    Mais quels souvenirs incroyables !
    Gros bisous à tous les 3 !
    Bravo pour ce beau chapitre 😘

    Réponse
    • TooT o Boo

      C’est un bonheur en famille de découvrir, rencontrer, vivre des aventures incroyables !!!! Bises à vous quatre

      Réponse
  3. TOULY Sabine

    ce reportage est vraiment splendide.Nous avons passé un super moment.Bonne route.Nous attendons votre prochain reportage avec impatience.Bisous bisous

    Réponse
    • TooT o Boo

      Merci… on continue notre road-trip pour l’Albanie… le prochain article arrive très bientôt… Bises à vous cinq

      Réponse
  4. veronique PIERRE

    Ne dit on pas …. Et les Athéniens s’éteignirent !
    T’a voulu voir Athène et on a vu en long et en travers Athène.
    Tout va bien qui finit bien et vous roulez vers d’autres horizons qui je l’espère seront plus cool….

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    • TooT o Boo

      Cela fait parti de l’aventure…notre voyage continue… bises

      Réponse

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