KARIBOU ou CARIBOU ?
Cela veut dire « Bienvenue » sur l’île de Mayotte. Petite île de l’océan Indien située dans le canal du Mozambique, elle est constituée de deux îles principales, Grande-Terre et Petite-Terre, ainsi que de plusieurs autres petites îles dont M’tsamboro, M’bouzi et Bandrélé. Elles font partie géographiquement de l’archipel des Comores. Petite Terre se sépare de Grande Terre il y a 7000 ans donc, la configuration de Mayotte t’impose à prendre la barge, véritable emblème de Mayotte.
Situation et configuration
Passage obligé
Si tu veux connaître cette ile coupée en deux il te faudra utiliser ce passage obligé. En partant de Petite Terre tu ne paieras pas. Par contre au retour tu devras t’acquitter de moins d’un Euros si tu es piéton. Si tu vas séjourner quelques jours ou juste faire un petit passage à Mayotte tu te seras renseigné au préalable sur les vaccins concernant le paludisme, le chikungunya, la sécurité et autres petites réjouissances. Si comme nous ton séjours doit se prolonger plusieurs semaines prends le temps de te renseigner à l’office de tourisme à Mamoudzou pour te donner une idée car les infos sont assez difficile à trouver.
Petit conseil, qui a son importance
Bon, tu le fais comme tu le sens, mais si nous avons un conseil à te donner et contre lequel tu dois absolument te protéger, c’est le…Soleil. Nous habitons le sud de la France à la base et nous pouvons te dire que l’ancien a frappé très fort sur nos peaux déjà habituées. Donc, prends ce que tu veux, crème solaire indice 1000, ombrelle, chapeau, bouclier, ce que tu veux mais protège toi. Si tu vas sur la plage pas besoin de parasol puisque à peine arrivé tu iras très vite sous un arbre car tu ne tiendras pas en plein soleil.
Un Point sur la sécurité
Sinon, question sécurité, oui nous avions entendu qu’il y avait parfois des vols, nous l’avons vu, mais pas une seule fois nous nous sommes senti en insécurité. Petit point qu’il faut savoir quand même c’est qu’une fois la nuit tombée, tu seras quand même plus attentif aux groupes de jeunes avec leurs chiens. Voire même, que tu ne sortiras pas. Tu resteras bien sagement chez toi à boire des punchs. De toute façon le soir il n’y a rien à faire. Une autre raison, à Mayotte on se lève en même temps que le soleil (5 :00) pour profiter au maximum des heures les moins chaudes avant que le soleil ne t’agresse. Donc au bout de trois jours si tu crapahutes comme nous l’avons fait, le soir tu iras vite au lit.
Du Bleu et du Vert
Pour le bleu
Ce 101 ème département français a pour écrin, l’un des plus beaux et plus vastes lagons coralliens au monde. 1500 Km2 de lagons délimités par une double barrière de récif (unique sur la planète) de 160 Km de long entrecoupé d’une dizaine de passes. La plus connue est la passe en S. Une vingtaine de petit ilots flottent à l’intérieur de ce magnifique lagon et représentent un vrai bonheur pour les amoureux de la nature. Ainsi une vingtaine d’espèces de mammifères marins y vadrouillent en toute tranquillité : baleines à bosse, dauphins et aussi des dugongs que nous n’avons pas eu la chance de voir car ils sont de moins en moins nombreux. Le dernier recensement faisait état d’une dizaine de membres, alors qu’ils étaient dénombrés à plus de mille il y a seulement quelques années.
Pour le vert
Après t’avoir parlé du bleu piscine du lagon où tu pataugeras avec les tortues marines, tu n’oublieras pas d’aller dans le vert de cette forêt tropicale luxuriante et accueillante. Aucune bébête désagréable à Mayotte, rien à craindre, peut être quelques « Scolo ». Il faut se dire qu’il font partie du décor et qu’en plus, ils étaient là avant nous. Le tourisme reste une activité encore peu développée dans l’île, comparée aux autres DROM français (notamment les Antilles, la Réunion et la Polynésie), l’île souffrant de sa réputation de misère et d’insécurité. En 2007 il n’y eu que 60000 touristes ce qui est vraiment peu. En conséquence, les capacités hôtelières de l’île sont encore assez réduites. Par contre pour te déplacer tu as la location de scooter, de voiture, ou alors le taxi qui est très peu cher peu convenir pour les déplacements.
La Mangrove
Tu feras un tour dans la mangrove qui est encore assez présente à Mayotte. Nurserie de multiples espèces par excellence c’est un trésor qu’il faut préserver. D’après les spécialistes, d’ici 50 ans elle aura totalement disparu par la pression de l’urbanisation. De plus la mangrove a mauvaise presse sur l’île car elle représente pour plus de la moitié des habitants le berceau des esprits « Djinn », ces esprits malins et maléfiques qui hanteraient les mangroves de Mayotte. Pourtant elle a un rôle d’une importance capitale contre les tsunamis, la dégradation du littoral en évitant l’étouffement du récif corallien.Après t’avoir parlé du bleu piscine du lagon où tu pataugeras avec les tortues marines, tu n’oublieras pas d’aller dans le vert de cette forêt tropicale luxuriante et accueillante.
Petite Terre
Sur Petite Terre, pour aller aux deux points les plus éloignés, cela ne te coutera pas plus de 3 €uros. Il n’y à pas énormément de choses à faire sur cette petite partie de l’île, quelques plages comme Papani (difficile d’accès) et Moya. Un petit marché permanent près du four à chaux et aussi l’arrivée des pêcheurs avec son camion à brochettis non loin de là permettent de se mettre dans l’ambiance Mahoraise.
La rando qui permet de tout comprendre
Pour la randonnée sur Petite Terre la ballade de Dziani Dzaha avec son cratère et le lac Dziani sont à faire. Les vestiges du volcan encore bien visible donnent toute sa dimension à Mayotte, car c’est le point de départ de la naissance de cette île. Des chemins agricoles permettent de faire le tour du lac en 45 minutes environ. La boucle est longue de 4,1 km pour une dénivellation de 70 m. Les eaux couleur émeraude du cratère sont sulfureuses et la baignade y est interdite.
Grande Terre
ur le déplacement sur Grande Terre tu as ce qu’on appelle les taxis brousses qui t’amèneront TooT o Boo de l’île (fallait que je le mette). Pour sortir du grand Mamoudzou et découvrir les villages du sud, du nord ou du centre, les taxis brousses sont le transport traditionnel local. Ils appliquent un tarif selon la distance (6,20 € entre Mamoudzou et Bouéni, à l’extrême sud).
De l’eau, des barres énergétiques, pas plus
Sur Grande Terre il y a le Mont Bénara, point culminant de Mayotte (660 m), relativement aisé à gravir. Surtout si tu as commencé par le Mont Choungui 594 m, un incontournable. Il se trouve à cheval sur la commune de Kani-Kéli et Chirongui. Des portions abruptes de plus de 70° t’attendent. L’ascension est plus du domaine de l’escalade que de la randonnée. Il faut s’accrocher aux racines des arbres pour accéder au sommet. Pour te donner une petite idée, cette rando est impraticable en saison des pluies (décembre à Mai). Après cet effort intense tu seras récompensé et tu pourras contempler une vue magnifique à 360° de tout le sud de l’ile.
La ballade dominicale de la légion
Pour la randonnée sur Petite Terre la ballade de Dziani Dzaha avec son cratère et le lac Dziani sont à faire. Les vestiges du volcan encore bien visible donnent toute sa dimension à Mayotte, car c’est le point de départ de la naissance de cette île. Des chemins agricoles permettent de faire le tour du lac en 45 minutes environ. La boucle est longue de 4,1 km pour une dénivellation de 70 m. Les eaux couleur émeraude du cratère sont sulfureuses et la baignade y est interdite.
Au sommet, tu y trouveras une stèle de la légion ou ce tracé leur sert de marche d’entrainement. Bien sûr, ils y montent avec tous le bardât (sac, Famas, ravitaillement, etc). Tu comprendras que les types ont la santé surtout qu’ils ont du monter le ciment pour y construire la stèle. Si tu aimes toujours le vert et que tu as encore la force de marcher, tu découvriras les réserves forestières de Majimbini, Sohoa, Songoro Mbili entres autres.
Gastro
Nous allons te parler de la gastronomie bien sur, et non pas de la gastro-entérite. Si comme nous tu vas crapahuter et vadrouiller sans compter, il te faudra passer par la case restauration. Tu as quelques restaurants bien connu comme « Le Faré » à Dzaoudzi. Bien évidemment, tout dépend du temps et du budget que tu veux y consacrer, mais je te conseille de manger local. Si tu commences à faire tes courses dans les supérettes (Sodifram, Score) et que tu fais tes achats comme un Mzoungou (Métro) avec les yaourts, le camembert et autres produits bien connus de nos rayons métropolitain, tu vas pleurer ta mère.
Du local…
Donc le meilleur moyen est de manger local. En même temps, il serait bon que chez toi tu aies pris l’habitude d’en faire autant. Si chez toi tu mange des papayes, des ananas et autre produits exotiques, non seulement tu vas les payer une fortune mais surtout ce sera une véritable « merde » étant donné qu’ils auront muri dans un container où une chambre froide. Donc, profite allégrement de ce qui s’offre à toi dans les marchés ou sur le bords des routes, et tu redécouvriras le vrai goût des fruits et légumes. Bon, j’ai l’impression d’enfoncer des portes ouvertes, mais il est toujours bon de le rappeler.
Se restaurer à Mayotte
Pour se restaurer à Mayotte rien ne vaut l’atmosphère bon enfant des mamas brochettis, des femmes installées aux abord des routes où comme son nom l’indique elles te proposerons leurs brochettes de poisson ou ailes de poulet appelées les mabawas. Tout cela, servi avec le manioc, les bananes plantains ou le fruit à pain frit et bien sur le poutou (piment) qui va avec. Je t’en conseille un sur Petite Terre au rond point du four à chaux juste à côté des pêcheurs qui vendent la pêche de la nuit. Maintenant si tu as la chance ou l’opportunité d’être invités pas les locaux tu gouteras des plats venus d’ailleurs.
Pas de la grande cuisine… Mais de l’authentique
On ne peut pas appeler ça de la grande cuisine, mais au moins c’est de l’authentique, du vrai, du bon et ce n’est pas quand tu rentreras chez toi que tu auras l’occase d’en manger. Mais on va te donner quelques recettes si tu veux te lancer puisque tu auras pensé à ramener quelques épices. Parmi les plats phares de la gastronomie locale, tu trouveras le mataba (brèdes de manioc mijotée au lait de coco), le Pilao (riz cuisiné avec des morceaux de poulet et bien sûr des épices), évidement le mtsolola genre de ragout d’origine comorienne (banane verte avec viandes ou poissons mijoté dans un bouillon), tu m’en diras des nouvelles.
Misère humaine
Comme nous te l’avons raconté dans l’article Nature Mahoraise, nous avons passé beaucoup de temps à patrouiller de nuit sur les plages de Mayotte pour la protection des tortues. Lors de ces patrouilles pour dissuader les braconniers, nous avons vécu des rencontres qui nous ont marqué à jamais. Ces photos que l’on pourrait qualifier de poétiques cachent les horreurs de la misère humaine et ne sont qu’en réalité qu’une industrie morbide. Il n’est pas rare de croiser en pleine nuit des Kwassas-Kwassas noms comorien des canots de pêche rapides de 7 à 10 mètres. Ils nous est arriver de voir l’impensable… des jeunes femmes enceintes jetées au large, effrayées, accompagnée de leurs enfants en bas âge. Sortant du lagon s’extirpant de la mangrove, tu peux lire sur leurs visages la terreur d’être démasquées.
Quelques chiffres…
La population immigrée est estimée à (45%) dont 95% sont des comoriens. 40% de ces étrangers sont né à Mayotte et pourront prétendre à la nationalité française à leur majorité. Mayotte est confrontée à une immigration clandestine importante et hallucinante. On estime qu’un habitant sur trois serait un étranger en situation irrégulière. Cela induit une tension particulière avec les habitants de l’île aux parfums. En une année plus de 22 000 sans papier souvent originaires des Comores voisine ont transité dans le centre de rétention qui ne comptait qu’une centaine de place, mais qui a été rapidement étendu depuis.
Mais c’est pas tout…
Si ce n’était que ça, on pourrait se dire que ces pauvres gens cherchent le bonheur là où il peuvent le trouver. Mais la tragédie est qu’environ 12 000 personnes auraient trouvé la mort en tentant de rejoindre Mayotte dans ces embarcations de fortune. Ce qui fait du bras de mer séparant Mayotte de l’ile d’Anjouan (Comores) le premier cimetière marin au monde. De nombreuses associations et personnalités mahoraises dénoncent une complicité active de l’état comorien dans ce drame. L’usine qui produit les fragiles embarcations à Anjouan n’a jamais été inquiétée. Sur les 450 à 500 départs estimés chaque année, les autorités comoriennes en interceptent à peine un. Laissant ainsi prospérer cette sinistre industrie de mort, et abandonnant l’ensemble de la gestion de ce drame humanitaire dans les ors et le velours de l’état français. Loin, très loin de l’autre côté de la planète.
Religion
95 % des Mahorais sont d’obédience musulmane et de rite sunnite, mais leur pratique de l’Islam est modérée. L’Islam mahorais est très tolérant. Rares sont les femmes qui portent le voile, la femme élégante est respectée, est libre de maîtriser son destin, phénomène tout à fait singulier dans le monde islamique. L’Islam est présent dans tous les instants de la vie : école, mariage, justice, cérémonie, alimentation. Aujourd’hui les mosquées se comptent par centaine, chaque village en a obligatoirement au moins une. Les non musulmans peuvent les visiter du moment qu’ils portent une tenue décente et qu’ils se déchaussent.
A Mayotte nous n’avons vu que des sourires
Nos Rencontres
La population Mahoraise dans son ensemble est respectueuse, très polie et il n’est pas rare d’entendre quand tu croises une personne « jéjé, ndjéma ?» (Bonjour, ça va bien ?) ou tout simplement un bonjour en français. Mais il est dit d’une façon si particulière que ce n’est pas le bonjour à la va vite. C’est un « Bon-Jour » avec l’intonation de celui qui te souhaite le jour bon, le jour nouveau qui arrive et ça change tout.
Tu ne repartiras pas sans …
Quand tu repartiras, tu pourras faire quelques emplettes au marché de Mamoudzou où dans les échoppes en brousse. Il n’y a pas vraiment d’artisanat à Mayotte mais tu vas certainement craquer pour les tortues et les maquis tressés en raphia où sculpter en bois de baobab. Tu peux trouver tout ça à la maison de l’artisanat à Sada, ou sur le bord de la route à Kawéni. Au marché pense à ramener des épices et du poutou (sauce aux piments) si tu veux retrouver les gouts de l’ile aux parfums pour tes prochaines recettes.
Masque de beauté et salouva
Tu as aussi la possibilité de ramener les ingrédients pour te faire des masques de beauté (M’zindzano) bois de santal, henné, jasmin pour que ta peau soit encore plus belle pour ton prochain voyage. Bon ne fais pas comme à Mayotte ne sors pas avec au risque d’être un peu décalée. De même pour le salouva, les femmes mahoraises sont superbes avec leurs tenues traditionnelles aux milles couleurs, Il y a même un concours qui s’appelle « le salouva vous va si bien » mais ça ne va pas à tout le monde. Tu pourras l’utiliser autrement en descente de lit, paréo où même en torchon pour la vaisselle. Ne t’attend pas à avoir des prix de dingue, mais tu ne peux pas repartir sans rien… Il faut bien faire marché le commerce local.
Bonjour à vous,
Merci pour ce merveilleux voyage dans l’archipel des Comores. Un régal pour les yeux, la culture, la vie .
Vos vidéos /photos sont absolument magnifiques et vos écrits si fluides et si bien construits.
Depuis la connaissance de votre site, j’ai plaisir à suivre chacun de vos voyages car vous nous faites rêver .
Elisabeth
Merci pour ta fidélité et ta constance… On prend ces compliments avec bonheur. On se retrouve sur les prochains articles…A bientôt.
Découverte de Mayotte avec ses cotés positifs et négatifs. Mais je retiens surtout le sourire et la joie de toutes les personnes que vous avez rencontrés.
Tu as raison, toujours avec le sourire
L’autre côté de l’ile est beaucoup plus roots on dirait… mais vous nous montrer vraiment l’authentique. Merci pour ces belles images.
Oui, beaucoup plus roots. Un grand merci pour ton retour.
Film brut d’authenticité 😍
Oui en effet, c’est ce qu’on recherche : le vrai, l’authentique.
Belle invitation au voyage, bravo c’est un magnifique reportage sur Mayotte