Grèce Continentale

Grèce Continentale

Athènes.

Quand on arrive en ville.

Après avoir parcouru le Péloponnèse en long en large et en travers sans encombre. Après avoir traversé les nombreux petits villages du Magne, de la Laconie et de la Messénie pendant plusieurs semaines. Nous traversons le canal de Corinthe pour nous retrouver en Grèce continentale. Nous sommes enchantés de prendre la direction d’Athènes et de retrouver cette ville où la moitié des habitants de la Grèce y habitent.

On tourne en rond

Nous devons nous rendre sur un grand parking au pied de l’Acropole pour visiter la ville sereinement. Le GPS nous donne des informations contradictoires. Il nous emmène dans des endroits que nous n’aurions jamais imaginés. Avec notre campingcar de plus de huit mètres de long, malgré nous, nous voici dans des rues typiques des villes du sud. Des rues à angles droits, pentues qui se rétrécissent à chaque coup de volant. Les voitures mal garées de chaque côté des trottoirs nous annoncent que nous allons au devant de sérieux soucis. La galère était inévitable, une fois entrés dans cette nasse, nous ne pouvions plus en ressortir.

On est dans le dur

Pris au piège dans les recoins d’Athènes. Bloqués dans l’étroitesse des rues, nous ne pouvons plus aller de l’avant. Soudain, au détour d’un virage, encore plus exigu que les autres. Un bruit sourd se fait entendre à l’arrière du camping-car. Les rues étriquées athéniennes ont eu raison de notre insuffisance et de la longueur du véhicule. Le porte-vélo serti dans l’aile d’une voiture, le porte à faux du camping car frottant lamentablement sur le bitume, notre crainte d’être bloqué était bien réelle.

Marche arrière

Avant cela, il fallait raccourcir la longueur de TooT o Boo et désamarrer les vélos pour remonter prestement le porte-vélo. En vain, car la pente de la rue était d’une telle incidence que le « cul » du camping-car rayait allégrement le pavé grec. Notre situation était critique. Et à part un hélitreuillage en bonne et due forme, on ne voyait pas comment se sortir de cette galère. Belmondo n’étant pas libre, la seule solution était de forcer le destin. Et bien sur de forcer par la même occasion l’aile de la voiture. Alors que TooT o Boo nous avait habitués à aller fièrement de l’avant, nous devons nous résoudre à aller en marche arrière. Et remonter les rues fourbes et tortueuses helléniques au rétroviseur.

Dans un fracas assourdissant

En cette fin d’après midi d’un dimanche ensoleillé d’avril, notre travail herculéen était de faire le moins de dégâts possibles. Dans un dernier coup de volant magistral, l’aile de la voiture est retournée comme une vulgaire conserve. Le « cul » de TooT o Boo est décroché de l’asphalte. La suite des évènements nous montrera que cette intervention s’avéra assez simple. Puisqu’il suffisait d’y aller comme un bourrin.

Le roi du patinage

Remontant une à une ces satanées rues au rétroviseur. Il m’est impossible de lâcher entièrement la pédale d’embrayage. Il ne faut surtout pas prendre de la vitesse au risque d’arracher toutes les voitures alignées de façon aléatoires le long des trottoirs. Les remontées sont difficiles et laborieuses. Un œil dans le rétro extérieur droit, l’autre œil dans le rétroviseur gauche. Un regard furtif sur la caméra de recul, au bout de quelques secondes je suis atteint d’un strabisme qui aurait fait pâlir Dalida. La conséquence de cette abnégation a été que l’embrayage n’a pas apprécié la méthode dite du « patinage ». Qui n’en était pas moins artistique à mon goût.

Au feu

Il s’en est suivi qu’après quelques remontées plus ou moins contrôlées, une odeur âcre de brulé se faisait sentir. Qu’a cela ne tienne, TooT o Boo est fort et robuste, d’autant plus qu’il est neuf, il encaissera. Les remontées en marche arrière se succèdent et une fumée inhabituelle envahit l’habitacle, il est temps que l’on arrive dans des espaces plus manœuvrant pour laisser le temps à TooT o Boo de reprendre l’air. Tiens bon, lui disais-je comme si je parlais à un vieux pote, allez encore un effort, on y est. Une dernière montée et la galère se terminera pour tout le monde. Dans un ultime effort, TooT o Boo nous amène dans une rue plane que l’on pourra reprendre cette fois ci en marche avant.

La montée de trop

Nous voici sortis de notre galère, nous rabaissons le porte-vélo, ré-amarrons nos vélos et enclenchons la marche avant pour rejoindre des rues plus larges. Sans surprise, nous nous apercevons que la pédale d’embrayage reste collée au plancher, nous savons que nous lui en avons trop demandé. Fumant de toute part, TooT o Boo est à bout de souffle, il a accompli avec brio le dernier effort, il ne nous a pas laissé dans les rues pentues d’Athènes, c’est déjà ça.

Au chevet de TooT o Boo

Bien sûr, il s’en suit les éternels coups de téléphone pour demander de l’assistance. Les assurances font leur job et emmènent TooT o Boo en réparation. Nous devrons encore demander un ultime effort à TooT o Boo pour rouler sans embrayage sur quelques dizaines de mètres, pour qu’un camion imposant de l’assistance puisse le remorquer et nous sortir de cette impasse.

Si tu veux des infos

Nous savons que la réparation sera longue car il n’y a pas d’embrayage en Grèce pour un véhicule aussi neuf. Les pièces viendront d’Italie. En attendant, on louera un appart dans le quartier de Kookaki (pour ceux qui connaissent) et visiterons Athènes pendant plus de vingt jours. Si tu veux des tuyaux, des infos, des recommandations sur Athènes n’hésite pas, on en connaît tous les quartiers.

Île d’Eubée

Besoin de quiétude

Nous avons récupéré TooT o Boo et nous reprenons notre périple comme si rien ne s’était passé. Nous allons à l’île d’Eubée pour nous mettre au vert et retrouver les joies de la nature qui nous a tant manqué. Pêche, ballades en canoë dans les îles avoisinantes et randonnées sont au programme. Après nos aventures athéniennes, nous passons la majeure partie de notre temps dans les bassins d’eau chaude à Loutra Edipsos.

Lou Sounion

Le temple de Poséidon

Nous prenons la direction du temple de Poséidon, pour voir la merveille du cap Sounion. Outre l’emplacement sur le site marin face à la mer Egée, la beauté de ces colonnes élancées lui donne cette impression de grandeur. Le temple se dresse de façon majestueuse face aux Cyclades. Il n’en reste pas moins que l’histoire qui lui est attribuée est en quelques sortes aussi magnifique que cocasse.

Une vigie remarquable

De ce promontoire, les athéniens observaient la mer et pouvaient aisément apercevoir les navires faisant route vers Athènes bien avant que ceux-ci puissent l’atteindre. C’est pour cette raison qu’ils ont bâti un temple dédié à Poséidon dieu des mers et des océans, bien connu pour son célèbre trident.

La sentence est irrévocable

Après avoir été vaincus par la Crète, les athéniens, en guise de sentences, devaient fréquemment envoyer sept jeunes hommes et sept jeunes filles au Minotaure, le monstre à tête de taureau, enfermé par le roi Minos dans le labyrinthe érigé par Dédale. Personne ne pouvant sortir de ce labyrinthe, ils étaient voués à une mort certaine, dévoré par le monstre mangeur d’hommes.

Il en faut un

Thésée, fils d’Egée et roi d’Athènes, n’acceptant plus la sentence et la douleur des parents qui voyaient partir un à un leurs enfants, il se faufila dans le groupe des jeunes gens tirés au sort pour aller tuer le Minotaure.

L’amour, toujours l’amour

Thésée arrive en Crète pour accomplir son œuvre. Ariane, fille de Minos et demi sœur du Minotaure tombe folle amoureuse de Thésée et lui fit promettre en échange de son aide de l’emmener à Athènes et de l’épouser.

Pas bête le Thésée

Elle lui donna une bobine de fil que Thésée s’empressa d’attacher à la porte du labyrinthe pour aller trucider le Minotaure et ainsi revenir sans difficulté en remontant le fil d’Ariane.

Noir ou blanc

Egée avait convenu avec son fils Thésée que suite à ce dur combat, s’il était vainqueur, il rentrerait avec son bateau orné de voiles blanches. Si malheureusement il était tué pendant son périple, l’équipage hisserait des voiles noires. Egée, impatient et attendant son fils au cap Sounion scrutait l’horizon afin de connaitre le sort réservé à son fils.

Thésée le gros nase

Egée apercevant au loin les voiles noires du voilier, de dépit et de malheur, se jeta dans la mer du haut du cap Sounion. C’est la raison pour laquelle on l’appelle depuis la mer Egée. Quant à Thésée, certainement pris par l’amour d’Ariane avait tout simplement oublié de hisser les voiles blanches.

Île d’Hydra

La perle de la mer Egée

C’est à Hydra que nous allons poser nos fesses afin d’échapper à la pollution sonore et ambiante d’Athènes. Pourquoi Hydra me diras-tu ? Tout simplement parce que sur l’île d’Hydra nous avions entendu dire qu’il n’y avait pas d’engins motorisés et que tout se faisait à dos de mulets.

Rien que pour nous

Cherchant les endroits les plus natures possibles, nous nous sommes dit que cet endroit était fait pour nous. C’est vrai, Hydra est envoutante, magnifique, reposante etc… C’est d’ailleurs en ces termes que les tours opérateurs en parlent, des poncifs qui ne veulent pas dire grand chose au final. Nous disons juste, « vas-y et découvre, tu ne seras pas déçu ». Il suffit de s’enfoncer dans l’île pour y découvrir son âme, ses petits ports de pêche comme Kaminia, et Mandraki, et ses petites criques cachées dans la roche.

Ne pas se fier à son nom

Un petit conseil cependant, c’est sous un soleil de plomb que nous avons arpenté l’île à pied, bien entendu, puisque les engins bruyants y sont inexistants. Malgré son nom de Hydra (Hydréa dans l’antiquité, qui veut dire « eau » en grec ancien), cette île ne contient pas d’eau, et les sources sont intermittentes, voire inexistantes. Donc si tu vas à la découverte de cette île prévoit un bon nombre de litres d’eau pour faire face aux chaleurs qui peuvent devenir très vite insoutenables.

Delphes

Le centre du monde

Delphes est un site à ne pas manquer. Pompeusement appeler le centre du monde, ce site historique se situe au pied du mont Parnasse. Oui, je sais la blague peut paraître lourdingue pour les parisiens, mais cette montagne est la plus vénérée et la plus légendaire de la Grèce Antique.

Pour la petite histoire

Il est vrai qu’une certaine ressemblance avec le quartier Montparnasse à Paris n’est pas inopinée. Ce sont les étudiants du quartier Latin qui avaient nommés irrespectueusement un tas de gravas formant un petit monticule artificiel sur les actuels boulevards Montparnasse et Raspail.

Pour la grande histoire

Zeus aurait lâché deux aigles à chaque extrémité de la Terre, et c’est ici, à Delphes, qu’ils se seraient rencontrés. Ainsi cet endroit fût dénommé, l’omphalos littéralement « le nombril du monde ». Delphes tire son nom de Delphinos. C’est précisément en ce lieu qu’Apollon se serait transformé en dauphins pour y attirer les navigateurs et les inciter à devenir prêtres…rien que ça.

Kalambaka

Les météores

Pour moi, s’il y a un endroit à ne pas manquer en Grèce continentale, c’est à Kalambaka pour aller perdre ses pensées dans les météores. Ce site grandiose de la Thessalie, inscrit au patrimoine de l’Unesco, est tout simplement époustouflant.

Venus du ciel

Dans la mythologie grecque, ces pitons rocheux ont été envoyés du ciel sur la Terre par la providence pour permettre aux ascètes et autres ermites de se retirer pour prier. D’où leur nom de « Météores ». Les monastères perchés au sommet des roches de granit semblent suspendus dans le ciel. Ils sont aux nombres de six encore en activité. Des escaliers ont été bâtis pour faciliter l’accès. Auparavant, la construction et l’ascension se faisaient par un système ingénieux de poulies et de contrepoids.

En réalité

Ces formations rocheuses de l’ère tertiaire sont dues à un grand affluent de la mer de Thessalie qui a déposé au fil des millénaires galets et alluvions. A la formation des continents, le plissement a fait dévier ou a fait disparaître cet affluent. Sous l’effet de la chaleur et de la pression, l’ensemble a été soulevé. L’érosion par le vent et la pluie a fait le reste.

« La nature hait la normalité, elle peut tout et fait tout »

Hey !!! viens voir la vidéo et continu le voyage avec nous.

De Elafonisos à Corinthe-Péloponnèse #3

De Elafonisos à Corinthe-Péloponnèse #3

On va bientôt quitter le Péloponnèse.

Pour cette dernière partie du Péloponnèse, on t’embarque sur l’île d’Elafonisos et nous t’emmenons jusqu’à Corinthe. Ensuite, nous entrerons de plein pied dans la Grèce continentale pour y découvrir les monuments mythiques et aussi pour y vivre la plus grosse galère de notre court périple. Tu peux aller jeter un coup d’oeil sur la naissance de ce projet sur les articles précédent. Mais avant cela, vivons le moment présent.

Une île enchanteresse

Située tout au sud du Péloponnèse, Elafonisos pourrait être une île sortie de l’imaginaire d’un voyageur blasé ayant parcouru plusieurs fois la planète. Vingt kilomètres carrés, à peine mille habitants, un petit port de pêche, des plages de sable blanc, une eau turquoise et limpide, cela donne déjà le ton sur l’endroit.

Une certaine idée du bonheur

Nous y avons passé quelques jours en autonomie complète. Un bivouac de rêve dont tu ne pourras te rendre compte qu’en regardant la vidéo. Pêche, découverte de la faune, BBQ, bref tout ce qui est indispensable à notre bonheur. Ne pas hésiter d’aller voir cette petite chapelle plantée sur cet îlot où nous avons eu la chance d’être réveillés par les incantations lancinantes et magnétisantes venues de nulle part.

Monemvasia

Toujours dans la région de la Laconie, nous découvrons ce village historique qui nous a laissé sur les fesses. Situé sur un rocher de 300 mètres de haut, relié au continent par une digue, ce village se compose de la ville basse où une vingtaine d’habitants y séjournent à l’année, et de la ville haute abandonnée dont les vestiges sont encore bien conservés. L’église Sainte Sophie du XII éme siècle culmine au point le plus haut a été restaurée au cours du XX éme siècle.

Un petit effort

Elle mérite à elle seule la montée abrupte qui t’attend pour avoir une vue d’ensemble de ce village authentique. Une certaine sérénité se dégage de cet endroit. Il faut dire que nous y sommes tout seuls, grâce ou à cause de la pandémie. Nous avons la chance de vivre au rythme des habitants et non pas au rythme des touristes. Flâner dans les ruelles étroites de la ville basse et se perdre en passant sous les porches voutés de cette ville millénaire t’amènent vers d’autres découvertes et te transporte vers la ville haute.

Mycène

Située dans la plaine d’Argos, Mycène ou Mycènes est bâtie avec des murs dit « cyclopéens », c’est à dire construits avec un assemblage d’énormes blocs de pierre. Le nom de Mycène viendrait du champignon trouvé par Persée, le fondateur de la ville. Persée voulait des fortifications gigantesques et demanda aux cyclopes dotés d’une force surhumaine de bâtir des murailles pour Mycène. Les larges blocs de pierre de plusieurs tonnes utilisés pour ces fortifications ne pouvaient être assemblés que par ces géants, d’où le nom de murs cyclopéens.

Le royaume d’Agamemnon

Héros grec et roi de Mycènes, Agamemnon est marié à Clytemnestre. Il est considéré comme le roi des rois de toute la Grèce. Commandant héroïque pendant la guerre de Troie, il rentre chez lui après la chute de cette dernière.

Règlement de compte à OK Corral

Rentrant chez lui, il est lâchement assassiné par son cousin Egisthe qui était devenu l’amant de sa femme. Il faut dire aussi qu’auparavant, Clytemnestre avait tué Cassandre, la concubine d’Agamemnon. Mais avant cela, ce cher Agamemnon avait tué Thyeste, le premier mari de Clytemnestre et tous les enfants issus de ce mariage. Tout ce petit monde s’entendait à merveille et la série Dallas n’était que pacotille au regard de ces règlements de compte sanglants.

Corinthe

Nous nous rapprochons tranquillement de la Grèce continentale et continuons notre épopée hellénique. Ne pas confondre l’ancienne Corinthe et la nouvelle Corinthe qui, à nos yeux, n’a que très peu d’intérêt. L’ancienne Corinthe était la ville la plus importante de la Grèce antique. Cette ancienne cité a été créée à l’âge de bronze, donc ne t’attends pas à voir des vestiges flambants neufs, mais les ruines encore visibles donnent un aperçu et permettent de s’imaginer la vie de cette cité marchande qui concurrençait Athènes.

Hé oui, le voilà

Corinthe a eu un parcours historique très chaotique. Elle a été fondée par le fameux Sisyphe et son éternel châtiment, condamné à pousser une pierre au sommet d’une montagne qui finit toujours par retomber. Ça commençait pas terrible… A la suite de la bataille de Corinthe remportée par les romains, un pillage et la destruction de la ville sont perpétrés. Reconstruite, elle a été gérée et administrée uniquement par des tyrans (Cypsélos, Périandre, Lycophron, Psammétique). Bref, à l’époque il ne faisait pas bon vivre à Corinthe.

Et ce n’est pas fini…

Corinthe subira tour à tour les assauts des Avars, des normands et des Slaves. Quelques seimes par-ci par-là, puis voilà que les byzantins mettent leur grain de sel et colonisent la place. Forcément, l’empire ottoman n’était pas en reste. Pour finir, Corinthe fût détruite pendant la guerre d’indépendance grecque. Quelques années plus tard, un tremblement de terre majeur finit par détruire complétement Corinthe, au point qu’une nouvelle Corinthe fut reconstruite trois km plus loin. Comble du comble….

Canal de Corinthe

Le Péloponnèse est une île. En effet, le canal de Corinthe perce de part en part l’isthme reliant la péninsule à la Grèce continentale. C’est Néron qui inaugura les travaux avec une pelle en or. A sa mort, le projet s’arrête, jugé trop couteux. Bien plus tard, le gouvernement grec fait voter une loi sur l’ouverture de l’isthme de Corinthe. Cette construction titanesque mesure plus de 6000 km de long et un peu moins de 25 mètres de large. La vision de cette tranchée taillée dans la masse semble irréelle et un petit passage sur le pont enjambant le canal est une attraction à voir. En tout cas, ce passage nous amène en Grèce continentale où d’autres aventures et une belle galère nous attendent.

Hey !!! viens voir la vidéo et continu le voyage avec nous.

De Patras à Pylos-Péloponnèse #1

De Patras à Pylos-Péloponnèse #1

Comme une fusée…

Avant de te raconter cet article de Patras à Pylos et avant d’arriver en Grèce dans le Péloponnèse, nous revenons sur la traversée éclair de l’Italie d’ouest en est avec TooT o Boo notre camping car. Toujours accompagnés de Romain le caméraman de France Télévision, nous arrivons à Venise pour embarquer sur le « Hellenic Spirit » en direction de Patras, la première destination de ce long circuit qui doit nous amener jusqu’en Asie du Sud-Est.

Intraitable

Après plusieurs heures d’attente sur les quais de Venise, Romain doit nous quitter. La route s’arrête là pour lui. Malgré les mails envoyés par sa prod aux autorités portuaires, il ne lui est pas possible de continuer le reportage : la sécurité au port de Venise est intraitable. Le caméraman avait prévu de nous filmer jusqu’à la montée sur le bateau, mais impossible d’accéder à l’embarcadère. Nous allons filmer pour lui, afin d’agrémenter son reportage. Même pour nous, il a été difficile de filmer l’embarquement, la police aux frontières et des militaires sont postés aux abords du bateau et nous demandent d’éteindre nos GoPro.

Les amarres sont larguées

Le navire lentement glisse sur la lagune de Venise et fait défiler devant nous la cité lacustre. Le bateau a largué les amarres, c’est un fait, mais pour nous aussi les amarres sont irrémédiablement décrochées et cela fait défiler dans nos pensées cette année de préparation. Un sentiment de liberté nous envahit et avons une pensée émue pour tout ceux qui sont resté sur le quai.

32 heures

Cela pourrait être le titre d’un film ou le héros aurait trente deux heures pour sauver le monde, mais non, c’est la durée de la traversée de la mer Adriatique pour faire Venise-Patras. Autant te dire que rien ne se passe à bord et trouver quelque chose à raconter est bien compliqué. Nous avons tourné en rond, à part une escale à Igouménista, rien de particulier. Quand tu regarderas la vidéo, tu t’apercevras que c’est chiant à regarder…. Alors imagine à vivre.

Touch Down

Enfin nous sommes arrivés à Patras au nord du Péloponnèse. A nous les sites archéologiques, les ballades natures et autres lieux typiques. Nous nous posons pour notre première nuit à Mprinia près du bord de mer. Lieu sans intérêt particulier, mais au moins nous sommes sur le sol hellénique.

Comme au bon vieux temps

Après ce trajet express de l’Italie et cette traversée de la mer Adriatique interminable, nous avions envie de détente et quoi de plus naturel que de se prélasser dans les thermes Romains de Loutra killinis. Le mot thermes vient du grec thermos qui veut dire chaud. Les grecs utilisent plutôt le mot « balneion » qui devient balnéa en Latin. Les bains romains de Loutra Killinis ont une particularité importante car l’eau chargée en souffre apporte des bienfaits reconnus par tous. Il est clair que le souffre donne à ce lieu enchanteur une couleur turquoise et bucolique, mais l’inconvénient est que ça pue l’œuf pourri. Les grecs viennent encore profiter de ces lieux multi séculaires.

Amaliada-Palouki

Nous continuons tranquillement notre route pour nous rendre non loin de là à Amaliada faire quelques emplettes. Nous pensons que l’on voyage un peu trop vite et faisons un stop à Palouki à cinq kilomètres. Un endroit de nature en bord de mer. Au programme BBQ, délire pour Tao et moi avec les appareils photos pour capter la saison des amours des grenouilles rieuses, pêche et ballade en vélo sont aussi au programme.

Dimitsana

On s’échappe du bord de mer et nous décidons de choisir un petit coin de montagne dans le village de Dimitsana où nous passons la nuit. Le lendemain tempête de ciel bleu et une visite d’un vieux moulin à aube est prévue. Un endroit emprunt de sérénité avec une petite chapelle orthodoxe, un arbre immense sur la petite place accompagnée du son enivrant du ruissèlement de l’eau. Tout se passait bien, cet endroit méritait que l’on sorte le drone pour qu’il puisse prendre l’air et nous apporter une hauteur de vue de cet endroit magique.

Les dieux grecs en ont décidés autrement

Le vol se passait à merveilles, quand tout à coup une perte de signal s’affiche sur la télécommande du drone. Sur le retour vidéo je vois que la caméra s’affole, le drone perd de l’altitude… pas de panique j’enclenche le RTH (Return To Home) pour les non initiés. Le drone s’affole encore et ne répond plus aux ordres transmis, c’est la galère. Il prend une vitesse folle pour aller s’écraser et se perdre dans le maquis. J’accours vers l’endroit où je pensais qu’il s’était lamentablement crashé. J’y passe aux moins deux heures à travers les ronces, les hautes herbes, les murets en pierres sèches de plus d’1 mètre de hauteur. Bref, je me suis arraché comme un damné au point d’y craquer mon pantalon dans toute sa longueur et de me tatouer des griffures et égratignures jusqu’au visage.

Réfléchissons un peu

Je rassemble mes esprits, enfin, mon esprit, car je sais que lui seul, peut m’aider à retrouver mon drone. Je sais que les dernières images que j’ai vues sur la radiocommande, l’engin a survolé une route, je quitte l’endroit où je cherchais comme un forcené. Je remonte encore la colline pour arriver à cette petite route et continue de grimper droit dans le maquis. Après une centaine de mètres de montée, je commence a comprendre la cause de la crise de délire du drone. Des poteaux électriques en bois supportant des fils fins comme du fil de pêche se postaient devant moi. Le drone n’a pu les détecter, les interférences ont fait le reste. L’engin n’a pu encaisser ces deux paramètres contraires au vol.

Une lueur d’espoir

Maintenant que je connais la cause, je sais que l’endroit est le bon. Oui, mais où ? Une vingtaine de poteaux en fil indienne espacés d’une centaine de mètres se dressent devant moi. Y a plus cas chercher sur toute la distance que le drone aurait pu parcourir. Je fais donc le parcours en dessous des fils électriques, je fais demi tour et retourne sur la droite des fils et bien évidement je fais le côté gauche. Rien, nothing, nada, que dalle. Ah !!! si, en guise de drone je trouve une énorme tortue grecque. Je ne m’attarde pas, je veux retrouver ce que je suis venu chercher avant la nuit.

Je n’y crois plus

Jo qui cherchait avec moi, me dit « je vais chercher le pendule dans le camping car ». Bon, il faut bien se raccrocher à quelque chose. Une fois sur le site, le pendule indique d’aller sur la gauche et encore sur la gauche et toujours sur la gauche. Sauf que sur la gauche il y a des hauteurs de ronces impénétrables hautes comme trois fois ma taille. Si je veux retrouver mon drone, pas d’autres solutions, il faut y aller. Je vais chercher une machette, des gants et change de pantalons dans le camping car et reviens affronter ces foutues épineux. Pendant que la végétation lacère mon visage et s’accroche insidieusement à travers mes habits pour mieux s’enfoncer dans la peau, je commence à perdre espoir.

Touché par la grâce

Joëlle, voyant que les chances de retrouver le drone s’amenuisaient propose d’aller faire une pause dans le camping car pour reprendre des forces. Je commençai à me faire une raison, le drone est perdu. J’imaginais toutes les images que l’on aurait pu faire. Tout à coup me vient une idée. La vidéo était en marche lors du crash… donc je peux visionner la trajectoire du drone sur ma télécommande.

Je reprends espoir

Je m’aperçois en visionnant à de multiples reprises la vidéo que l’on ne cherchait toujours pas au bon endroit. il fallait encore aller plus haut dans la colline. Après de multiples supputations, après avoir compter les poteaux électriques, analysé la trajectoire du drone par rapport à l’inclinaison de la caméra, l’ombre du drone sur le sol et la vitesse à laquelle il est parti, j’en ai déduis un périmètre de crash. Je sais que j’ai une chance de le retrouver.

Le graal

Après une bonne heure supplémentaire de recherche, je sais que je touche au but. Il est à quelques mètres, j’en suis sûr. Au détour d’un bosquet d’épines je lève la tête et je vois paisible le drone sur le dos emmêlé dans les branchages et soutenu par un matelas de feuillage. Putain le kif, tant d’efforts récompensés. Imagine ma joie, après tant d’heures de recherche. Je l’inspecte sous tous les angles, tout est en ordre pas de casse, même les hélices sont intactes. Un cri de joie fait trembler la colline. Je redescends abîmé, fourbu mais heureux d’avoir été au bout du bout. Pour cette fois la persévérance a payé.

Monastère de Prodromos

On quitte Dimitsana, pour se rendre au delà du réel et au delà des collines des gorges de Louzios. Trois heures de marche nous attendent pour arriver à l’impensable. Le monastère de Prodromos est un écrin de zénitude serti dans la montagne où quelques moines orthodoxes vivent encore leur foi loin de toutes les inconstances de notre monde actuel. L’effet « Wouah » est garantit. Nul doute que les dieux grecs ont marquer de leurs empreintes chaque pierre de ce lieu captivant. Si tu passes dans le coin… pas d’hésitation, c’est un endroit à voir absolument.

Néda Waterfalls

On se sent bien en Arcadie, cette région du Péloponnèse est décrite comme un chef d’œuvre de la nature. L’Arcadie est la terre de naissance du dieu Pan. Dieu de la vie pastorale et compagnon des nymphes. Il n’est donc pas difficile d’y trouver encore un joyau avec les chutes de Néda Waterfalls. Quand tu auras trouvé la première chute, continue encore un peu plus haut afin de ne pas louper la deuxième encore plus magique. Nul doute que ces chutes d’eau appellent à la baignade. Nous y sommes en Mars et peu importe la saison, l’eau reste très froide.

Ils sont fous

Avec une bonne dose de courage ou d’inconscience c’est selon, tu peux y faire trempette. A maintes reprises Jo et Tao on risqué l’hypothermie. Pour ma part, je devais filmer ces images de ces deux fous bravant le froid et n’ai donc pas pu y aller. Il en faut au moins un dans la famille qui garde sa lucidité. Ce jour là, une certaine conscience journalistique m’a envahie et devais rester imperturbable devant l’appel de la baignade. Où peut-être ai-je été envahi par un certain manque de courage et de volonté, mais cela nous ne le saurons jamais.

Elea

Après la montagne, un peu de bord de mer et de chaleur ne font pas de mal. Nous prenons la direction d’Elea, un endroit nature bien connu des campings caristes. Nous y resterons trois jours en bivouac avec tout de même quelques commodités bien appréciables comme la douche en plein air et de l’eau de source à volonté. Nous prenons nos marques et nous nous accoutumons tranquillement à notre nouveau mode de vie.

Pylos

Nous continuons notre « slow Travel » et faisons un stop à Pylos en Messénie, charmant petit port de pêche bordé par la mer Ionienne. Nous retrouvons l’âme de la Grèce. Pylos est une ancienne citée habitée dès le néolithique par le peuple des Balkans. Elle est aussi nommée le royaume de Nestor qui a été cité par Homère dans son Iliade et son Odyssée. Nous flânons et rêvons dans ces ruelles sans savoir où aller et sans se soucier du lendemain. Des lendemains qui nous réservent encore des surprises de taille. Mais tout cela sera dans la suite des articles dédiés au Péloponnèse.

Hey !!! viens voir la vidéo et commence le voyage avec nous.

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