Découverte intérieure

Découverte intérieure

Émotions à la pelle… 

Notre avancée dans la Turquie nous permet de découvrir l’intérieur de ce grand pays. Les expériences, les épreuves vécues nous permettent de rencontrer notre découverte intérieure. L’émotion, l’exaltation, l’excitation et les sensations, sont les sentiments qui vont nous imprégner au plus profond de nous lors de ces escapades.

Fethiye

C’est à Fethiye dans la province de Muğla que nous faisons un stop. La ville est construite sur le site antique de la cité millénaire de Telmessos. Après plusieurs changements de nom, elle a ensuite été dénommée Fethiye en l’honneur du capitaine Fethi Bey. L’un des premiers aviateurs turcs abattu dans la région du Golan au cours d’un raid qui devait l’amener d’Istanbul au Caire (février 1914).

A ne pas louper

Si tu passes à Fethiye, prends le temps de t’arrêter au marché aux poissons sur la grande place au centre ville. Le point d’intérêt de ce marché, c’est que tu auras l’embarras du choix au niveau poiscaille, mais surtout la façon originale de le déguster. En effet, une fois choisi, ton repas sera directement apporté au restaurant de ton choix et directement cuisiné pour t’être servi à ta table. Pour quelques Liras tu dégusteras les meilleurs plats sans te ruiner.

Là, tu es obligé d’y passer

A quelques pas de là, tu ne pourras pas louper les tombeaux de Telmessos creusés à même la falaise. La cité portait anciennement ce nom en l’honneur d’un fils d’Apollon. Nous avons pris le parti d’y aller au soleil couchant où une lumière de dingue nous a accueillis. Spectacle grandiose garanti.

Ölüdeniz

Station balnéaire par excellence. Située sur la côte Sud Ouest de la mer Égée, cette réserve naturelle avec sa célèbre plage de nuances de turquoise est souvent classée parmi les cinq plus belles plages du monde. Il y est possible d’y prendre de la hauteur en parapente et avoir une vue d’ensemble. Pour nous, habitués au calme et à la quiétude, nous voulons sortir de ce tumulte touristique. Nous prenons une embarcation pour aller plus au large à Butterfly Valley.

ButterFly Valley

Nous arrivons dans un petit coin de paradis. ButterFly Valley est accessible par un chemin de randonnée ou par bateaux. En règle générale, cet endroit est pris d’assaut par les touristes. Etant toujours en période de CoVid, nous nous retrouvons encore pratiquement seuls dans cet endroit tranquille et peinard. Nous prenons un petit repas local sur les tables bigarrées en bois faites de palettes et de vieux troncs. Nous sommes face à la mer turquoise et on ne fait rien, enfin si… on glande. On bulle, on lézarde et on flemmarde de tout notre être.

Un peu d’exercice

Et si on se bougeait un peu ??? Un chemin s’avance vers un amas de verdure où l’on voit inscrit sur un panneau de bois fatigué et pourri par l’humidité « Waterfall ». Des photos jaunies et passées par le soleil sont épinglées sur ce « tableau ». Nous devinons une grande cascade émergeant et jaillissant d’une jungle florissante. On s’avance vers le chemin qui doit nous mener vers ce spectacle que l’on idéalise déjà.

Ha oui quand même !!!

Nous sommes rattrapés par un local qui nous dit que c’est un chemin privé et que l’on doit s’acquitter d’une dizaine de Lira pour passer sur ce chemin privé. On s’exécute et prenons la direction de ce spectacle que l’on magnifie par avance. Surtout que maintenant…il est payant. Nous marchons et escaladons pendant 1 heure trente rochers et éboulis agrémentés de câbles pour aider l’ascension. Nous tombons, captivés et subjugués devant ce spectacle de merde. En effet, un maigre filet d’eau s’échappe difficilement d’une roche asséchée digne d’une coupure d’eau des services communaux, (Voir la vidéo).Tout ça pour ça !!!, bon, nous avons fait un peu d’exercice, c’est toujours ça.

Ce n’était pas notre jour

En redescendant, mon fils et moi sommes prêts à dégainer les appareils photos. N’oublions pas que nous sommes à ButterFly Valley (La vallée aux papillons). Cet endroit est réputé pour être le lieu ou les papillons virevoltent par milliers. En tous cas, c’est comme cela qu’il est vendu par les guides touristiques. Bon on ne va pas faire durer le suspense plus longtemps. Rien, nada, nothing. Pas de lépidoptère, pas même une chenille, pourtant la météo est bonne, la chaleur est au rendez vous. Mais que dalle, c’est désespérant. Résigné, on reprend notre embarcation. Sur le retour on se défoule à plonger dans une eau d’un bleu profond près d’une grotte marine.

En route pour Kayaköy

Après notre journée frustrante de ButterFly Valley où on s’est quand même bien marré, c’est l’important. Nous allons à Kayaköy. Ce quartier du district de Fethiye, dans la province de Muğla a vécu une histoire peu commune. Les raisons des déplacements forcés des populations grecques d’Asie Mineure (la Grande Catastrophe). Et d’un séisme survenu en 1957, le village est devenu une ville fantôme.

Pris au piège

Avant la première guerre mondiale, la population grecque vivait paisiblement dans l’ensemble de la Turquie occidentale. Mais quand la guerre a commencé, ces grecs se trouvèrent soudain dans les terres de l’ennemi et à la merci des Ottomans. Plusieurs centaines de milliers de grecs ont été massacrés dans le cadre de la purification ethnique menée par les Turcs. Certains ont fui vers la Grèce. D’autres ont été déportés de force.

Village martyr

Avant la première guerre mondiale, la population grecque vivait paisiblement dans l’ensemble de la Turquie occidentale. Quand la guerre fut déclarée, les habitants de Kayaköy ont été chassés hors de leur ville et ont marché vers un autre endroit situé à plus de 220 km de là. Beaucoup ont péri succombant de faim et de la fatigue au cours de ce que l’on a appelé « les marches de la mort ».

Revanche sanglante

Après la défaite de la Turquie et l’effondrement de l’empire ottoman, les grecs ont décidé de revenir s’accaparer les terres et ont envahi Kayaköy. Une guerre à grande échelle a suivi pendant trois ans, au cours de laquelle un nombre incalculable de crimes horribles ont été commis par les grecs et les turcs : meurtres, viols en masse, dépeçages, villes brûlées… Kayakoy ne s’en est jamais remise. Quelques années plus tard, un séisme de magnitude 7 a frappé la cité et a jeté cette ville fantôme dans l’oubli.

Une énergie pesante

Déambulant dans les ruines, en passant dans des endroits interdits au public, comme le passage dans l’église où des forfaitures infâmes, des abominations atroces et autres assassinats sauvages ont eu lieu. Nous ressentons une énergie pesante, désagréable et accablante. Ce village ne laisse pas indifférent et te bouscule au plus profond de ton corps.

D’autres émotions

Après un gros soupir d’écœurement dans Kayaköy, un peu comme celui des bunkers en Albanie où il est difficile de croire en l’humain et en l’avenir, nous ne pouvons pas nous arrêter sur ce sentiment étrange qui nous envahi. Nous devons nous remettre en mode découverte et continuer notre périple. Nous voulons autre chose et switcher au plus vite pour ne pas rester sur cette sensation d’horreur. Direction Saklikent Canyon où d’autres émotions incroyables nous attendent.

Saklikent Canyon

Ce canyon est complètement dingue, il fait partie des canyons les plus profonds au monde. 300 m de profondeur sur plus de 16 Km de long, il reste impraticable en hiver à cause du volume d’eau dans certaine partie du canyon. Quand les beaux jours arrivent, il est possible de le remonter dans sa totalité.

* A Noté : Attention, ce n’est pas juste une promenade, cela reste un parcours ou les franchissements et les passages tortueux sont nombreux. L’équipement reste succinct mais obligatoire. Chaussures d’eau (C’est quelqu’un qui marche toujours pieds nus qui te dit ça…) et lycra selon la journée. Ne t’alourdit pas avec de l’eau… Tu en prendras assez sur la tête, crois moi.

Difficile à décrire

Je te dirais bien de regarder la vidéo pour que tu puisses te rendre compte de la complexité des passages, mais filmer dans ces conditions n’est pas simple, mais tu pourras te rendre compte de la difficulté. Nous sommes toujours en période de Covid et les touristes généralement très nombreux, ont déserté l’endroit et même le pays. Ce petit détail est d’une importance capitale : une entraide et une solidarité peut se former entre « promeneurs » au cas où. Pour nous, rien de tout ça, nous étions seuls tous les trois au fin fond de ces gorges à ne pouvoir compter que sur nous. Nous avions toujours à l’esprit que le moindre faux pas, nous dirigerait tout droit vers une galère sans nom. Cette journée en famille nous a fait prendre conscience qu’un esprit d’équipe était impérieux et indispensable.

 » Tout groupe humain prend sa richesse dans la communication, l’entraide et la solidarité visant à un but commun : l’épanouissement de chacun dans le respect des différences « 

(Françoise Dolto)


  » Les belles phrases sont souvent faites pour noircir du papier, quand tu es dans l’action, parfois il faut monter le son pour préserver l’intégrité de chacun « 

(Moi)


Hey !!! Viens voir la vidéo tu verras on t’a pas menti.

 

Un regard sur la Turquie

Un regard sur la Turquie

La route continue…

Un regard sur la Turquie n’est autre que la vision des moments que nous avons vécu. Il fallait les vivre comme ils sont venus sans en attendre plus. On avance toujours dans l’Anatolie profonde et nous continuons notre road trip turc vers des découvertes de plus en plus étonnantes. La Turquie nous réserve des moments d’une grande intensité avec des paysages aussi grandioses que mémorables.

Dans la province de Denizli

Pour nous, cet endroit restera un souvenir mémorable. Arrivés de nuit, nous nous installons dans un champ non loin du village de Pamukkale. Après une bonne nuit de sommeil, le réveil se fait quelque peu bruyant. Il est cinq heures du matin, nous sommes sortis de notre léthargie matinale par des agitations, des va-et-vient de remorques et des rugissements de brûleurs.

Une belle surprise

Nous ouvrons les volets de notre camping car et à notre grande surprise, devant nos yeux éberlués, nous apercevons un Barnum bigarré de Montgolfier. Ces ballons de lumière au réveil sont jusqu’à ce jour, le réveil-matin le plus mouvementé, mais certainement le plus esthétique que nous ayons vécu en Turquie. L’avenir nous en réservera d’autres tout aussi extraordinaires. Mais de cela nous reparlerons dans des articles à venir, quand nous nous dirigerons vers la Cappadoce.

Pamukkale

C’est l’endroit incontournable de la Turquie. Deux endroits en un. Tout d’abord, le site historique de Hierapolis, situé au sommet de la colline face au village. Ensuite, en contre bas de ce site historique, il y a le site géologique des sources d’eau chaude. Les concrétions calcaires de Pamukkale, qui signifie « château de coton » en turc, restent le clou du spectacle de ce lieu que la nature nous exhibe. Ce site géologique rare et exceptionnel est une beauté pour les yeux. Habituellement bondé de monde toute l’année, nous bénéficierons de la conjoncture mondiale qui s’abat sur la planète. En juillet 2021 la pandémie du Covid 19 frappe encore les lieux hautement touristiques en Turquie et c’est pratiquement seuls dans ce panorama grandiose que nous profiterons des joies et des bienfaits des sources d’eau chaude.

Hierapolis 

…Qui signifie « Ville sacrée », sera crée à la fin du II ème siècle avant J.-C par la dynastie des Attalides. Cette ville se développera sous l’empire romain grâce aux sources thermales et comptera jusqu’à 100 000 habitants. Le site historique de Pamukkale est une très belle ballade à faire à travers ces vestiges et permet de faire un retour en arrière de plusieurs siècles. Si, comme nous, tu t’y trouves en plein été, prends garde au soleil. Chapeaux et bouteille d’eau sont de rigueur.

La faune est là aussi

Un autre attrait non négligeable de ce lieu : les tortues qui sont légions, les lézards de toute beauté et quelques serpents qui agrémentent la ballade. Bon, concernant les serpents, nous avons quand même fait exprès de les trouver en sortant des sentiers et en fouinant dans les ruines. Rassure toi, ils ne vont pas non plus te sauter dessus à la première pause…. Faut pas pousser !!!

Le clou du spectacle

De toute évidence, les sources d’eau chaudes naturelles sont le point d’orgue de Pamukkale. Les eaux thermales riches en minéraux qui coulent le long des terrasses blanches en travertin sont de toute beauté. Nous y avons passé du temps dans cette tufière, beaucoup de temps. Nous y sommes allés plusieurs fois. Alors que le survol en drone est interdit, nous ne pouvions nous empêcher d’y faire quelques images. Bon, le mieux c’est que tu regardes la vidéo et je suis sûr que la destination de ton prochain voyage sera celui là.

A un moment, il faut bien repartir.

Après avoir fait les fous dans ces bassins, écumé les restaurants du village de Pamukkale, on se décide à partir vers d’autres aventures. Nous faisons un stop « logistique » à Akyaka. Petite cité balnéaire où la vie semble passée paisiblement. Autrefois, un train reliait cette ville turque à l’Arménie. Aujourd’hui, plus aucune locomotive ne s’aventure au-delà depuis le gel des relations diplomatiques entre les deux pays. La cause est la non-reconnaissance par les turcs du génocide arménien et de l’épineuse question du Haut-Karabagh. Nous t’en reparlerons quand nous serons en Arménie. En attendant, nous pédalons encore et encore pour connaitre tous les coins et recoins de cette charmante petite ville.

La nature comme on l’aime

Nous avions noté sur notre road book un endroit qui semblait perdu. Une seule route pour y parvenir, un peu de bleu sur la carte, du vert autour, cet endroit est fait pour nous. Pour tout dire, nous aimons les endroits où la nature domine, pas trop de monde, de l’espace à n’en plus finir et où il y a de la vie animale. Si l’endroit nous plaît nous y resterons deux ou trois jours. C’est donc vers le lac Bafa ou Bafa Gôlü que nous nous rendons pour se poser quelques temps.

Une arrivée Chaotique

Après plusieurs kilomètres de route sinueuse, nous nous engageons dans une voie, où nous croisons tracteur, vaches et fermier. Le passage se transforme rapidement en chemin. En avançant prudemment, le chemin se resserre inexorablement pour devenir un sentier, jusqu’au moment où le camping car devient trop imposant pour ce passage. Les arbres lacèrent la cellule et la marche arrière est inéluctable. Nous devons trouver un dégagement au plus vite pour tenter de faire demi tour. La seule parade après une demi-heure de marche arrière a été d’ouvrir une barrière en bois pour faire demi-tour dans le cimetière du village.

Le spot de rêve

Nous avons repris le sens de la marche et au détour d’un autre chemin nous trouvons un emplacement face au lac. Houla !!! Ça a l’air franchement canon comme spot, les pieds dans l’eau, un paysage enchanteur, accueillis par un troupeau de chèvre guidé de main de maitre par un petit bonhomme haut comme trois pommes. C’est sur que nous allons rester là.

Bafa Gölü

A l’antiquité, c’était un golfe de la mer Egée. Les alluvions amenés par le fleuve Méandre en ont obstrué l’entrée et ont formé le lac actuel. Ce golfe et le lac ont été appelés golfe et lac du Latmos du nom antique du massif montagneux qui le domine.

Il y a un mais…

Les journées se passent paisiblement, pêche, ballade, photos, rencontre avec les villageois quelques échappées dans le village de Kapikiri Muğla qui surplombe le Lac Bafa, quelques repas dans les restaurants alentour afin de faire vivre les petits commerces, la vie est belle au bord du lac Bafa. Mais depuis que nous sommes arrivés, nous voyons cette ile, plantée devant nous à quelques encablures du rivage. Sur cette ile les ruines d’un monastère byzantin. La couleur change au gré de la course du soleil et c’est une envie irrépressible de l’explorer que nous avons tous les matins.

La sérénité

Lorsqu’on est libre, l’esprit est naturellement serein, pas de pensée négative, calme, autant que l’eau du lac Bafa, et par nature, limpide et clair, pas une ridule sur l’eau ne vient altérer ce tableau. Etre serein, c’est se libérer du superficiel pour s’attacher à l’essentiel. Le précieux, c’est maintenant. Rien ne nous fait regretter notre vie d’avant. Si tu veux connaitre la fin de l’aventure du lac Bafa, je te conseille de prendre un moment pour imaginer la sérénité que nous avons perçue.

« Les mots ne sont qu’une suite de lettres maladroitement placées, qui disent rarement, ce que l’on veut leur faire dire. L’image embellie le réel, les mots alourdissent la pensée ». Moi


Hey !!! Viens voir la vidéo, tu ne seras pas déçu.

 

Grèce Continentale

Grèce Continentale

Athènes.

Quand on arrive en ville.

Après avoir parcouru le Péloponnèse en long en large et en travers sans encombre. Après avoir traversé les nombreux petits villages du Magne, de la Laconie et de la Messénie pendant plusieurs semaines. Nous traversons le canal de Corinthe pour nous retrouver en Grèce continentale. Nous sommes enchantés de prendre la direction d’Athènes et de retrouver cette ville où la moitié des habitants de la Grèce y habitent.

On tourne en rond

Nous devons nous rendre sur un grand parking au pied de l’Acropole pour visiter la ville sereinement. Le GPS nous donne des informations contradictoires. Il nous emmène dans des endroits que nous n’aurions jamais imaginés. Avec notre campingcar de plus de huit mètres de long, malgré nous, nous voici dans des rues typiques des villes du sud. Des rues à angles droits, pentues qui se rétrécissent à chaque coup de volant. Les voitures mal garées de chaque côté des trottoirs nous annoncent que nous allons au devant de sérieux soucis. La galère était inévitable, une fois entrés dans cette nasse, nous ne pouvions plus en ressortir.

On est dans le dur

Pris au piège dans les recoins d’Athènes. Bloqués dans l’étroitesse des rues, nous ne pouvons plus aller de l’avant. Soudain, au détour d’un virage, encore plus exigu que les autres. Un bruit sourd se fait entendre à l’arrière du camping-car. Les rues étriquées athéniennes ont eu raison de notre insuffisance et de la longueur du véhicule. Le porte-vélo serti dans l’aile d’une voiture, le porte à faux du camping car frottant lamentablement sur le bitume, notre crainte d’être bloqué était bien réelle.

Marche arrière

Avant cela, il fallait raccourcir la longueur de TooT o Boo et désamarrer les vélos pour remonter prestement le porte-vélo. En vain, car la pente de la rue était d’une telle incidence que le « cul » du camping-car rayait allégrement le pavé grec. Notre situation était critique. Et à part un hélitreuillage en bonne et due forme, on ne voyait pas comment se sortir de cette galère. Belmondo n’étant pas libre, la seule solution était de forcer le destin. Et bien sur de forcer par la même occasion l’aile de la voiture. Alors que TooT o Boo nous avait habitués à aller fièrement de l’avant, nous devons nous résoudre à aller en marche arrière. Et remonter les rues fourbes et tortueuses helléniques au rétroviseur.

Dans un fracas assourdissant

En cette fin d’après midi d’un dimanche ensoleillé d’avril, notre travail herculéen était de faire le moins de dégâts possibles. Dans un dernier coup de volant magistral, l’aile de la voiture est retournée comme une vulgaire conserve. Le « cul » de TooT o Boo est décroché de l’asphalte. La suite des évènements nous montrera que cette intervention s’avéra assez simple. Puisqu’il suffisait d’y aller comme un bourrin.

Le roi du patinage

Remontant une à une ces satanées rues au rétroviseur. Il m’est impossible de lâcher entièrement la pédale d’embrayage. Il ne faut surtout pas prendre de la vitesse au risque d’arracher toutes les voitures alignées de façon aléatoires le long des trottoirs. Les remontées sont difficiles et laborieuses. Un œil dans le rétro extérieur droit, l’autre œil dans le rétroviseur gauche. Un regard furtif sur la caméra de recul, au bout de quelques secondes je suis atteint d’un strabisme qui aurait fait pâlir Dalida. La conséquence de cette abnégation a été que l’embrayage n’a pas apprécié la méthode dite du « patinage ». Qui n’en était pas moins artistique à mon goût.

Au feu

Il s’en est suivi qu’après quelques remontées plus ou moins contrôlées, une odeur âcre de brulé se faisait sentir. Qu’a cela ne tienne, TooT o Boo est fort et robuste, d’autant plus qu’il est neuf, il encaissera. Les remontées en marche arrière se succèdent et une fumée inhabituelle envahit l’habitacle, il est temps que l’on arrive dans des espaces plus manœuvrant pour laisser le temps à TooT o Boo de reprendre l’air. Tiens bon, lui disais-je comme si je parlais à un vieux pote, allez encore un effort, on y est. Une dernière montée et la galère se terminera pour tout le monde. Dans un ultime effort, TooT o Boo nous amène dans une rue plane que l’on pourra reprendre cette fois ci en marche avant.

La montée de trop

Nous voici sortis de notre galère, nous rabaissons le porte-vélo, ré-amarrons nos vélos et enclenchons la marche avant pour rejoindre des rues plus larges. Sans surprise, nous nous apercevons que la pédale d’embrayage reste collée au plancher, nous savons que nous lui en avons trop demandé. Fumant de toute part, TooT o Boo est à bout de souffle, il a accompli avec brio le dernier effort, il ne nous a pas laissé dans les rues pentues d’Athènes, c’est déjà ça.

Au chevet de TooT o Boo

Bien sûr, il s’en suit les éternels coups de téléphone pour demander de l’assistance. Les assurances font leur job et emmènent TooT o Boo en réparation. Nous devrons encore demander un ultime effort à TooT o Boo pour rouler sans embrayage sur quelques dizaines de mètres, pour qu’un camion imposant de l’assistance puisse le remorquer et nous sortir de cette impasse.

Si tu veux des infos

Nous savons que la réparation sera longue car il n’y a pas d’embrayage en Grèce pour un véhicule aussi neuf. Les pièces viendront d’Italie. En attendant, on louera un appart dans le quartier de Kookaki (pour ceux qui connaissent) et visiterons Athènes pendant plus de vingt jours. Si tu veux des tuyaux, des infos, des recommandations sur Athènes n’hésite pas, on en connaît tous les quartiers.

Île d’Eubée

Besoin de quiétude

Nous avons récupéré TooT o Boo et nous reprenons notre périple comme si rien ne s’était passé. Nous allons à l’île d’Eubée pour nous mettre au vert et retrouver les joies de la nature qui nous a tant manqué. Pêche, ballades en canoë dans les îles avoisinantes et randonnées sont au programme. Après nos aventures athéniennes, nous passons la majeure partie de notre temps dans les bassins d’eau chaude à Loutra Edipsos.

Lou Sounion

Le temple de Poséidon

Nous prenons la direction du temple de Poséidon, pour voir la merveille du cap Sounion. Outre l’emplacement sur le site marin face à la mer Egée, la beauté de ces colonnes élancées lui donne cette impression de grandeur. Le temple se dresse de façon majestueuse face aux Cyclades. Il n’en reste pas moins que l’histoire qui lui est attribuée est en quelques sortes aussi magnifique que cocasse.

Une vigie remarquable

De ce promontoire, les athéniens observaient la mer et pouvaient aisément apercevoir les navires faisant route vers Athènes bien avant que ceux-ci puissent l’atteindre. C’est pour cette raison qu’ils ont bâti un temple dédié à Poséidon dieu des mers et des océans, bien connu pour son célèbre trident.

La sentence est irrévocable

Après avoir été vaincus par la Crète, les athéniens, en guise de sentences, devaient fréquemment envoyer sept jeunes hommes et sept jeunes filles au Minotaure, le monstre à tête de taureau, enfermé par le roi Minos dans le labyrinthe érigé par Dédale. Personne ne pouvant sortir de ce labyrinthe, ils étaient voués à une mort certaine, dévoré par le monstre mangeur d’hommes.

Il en faut un

Thésée, fils d’Egée et roi d’Athènes, n’acceptant plus la sentence et la douleur des parents qui voyaient partir un à un leurs enfants, il se faufila dans le groupe des jeunes gens tirés au sort pour aller tuer le Minotaure.

L’amour, toujours l’amour

Thésée arrive en Crète pour accomplir son œuvre. Ariane, fille de Minos et demi sœur du Minotaure tombe folle amoureuse de Thésée et lui fit promettre en échange de son aide de l’emmener à Athènes et de l’épouser.

Pas bête le Thésée

Elle lui donna une bobine de fil que Thésée s’empressa d’attacher à la porte du labyrinthe pour aller trucider le Minotaure et ainsi revenir sans difficulté en remontant le fil d’Ariane.

Noir ou blanc

Egée avait convenu avec son fils Thésée que suite à ce dur combat, s’il était vainqueur, il rentrerait avec son bateau orné de voiles blanches. Si malheureusement il était tué pendant son périple, l’équipage hisserait des voiles noires. Egée, impatient et attendant son fils au cap Sounion scrutait l’horizon afin de connaitre le sort réservé à son fils.

Thésée le gros nase

Egée apercevant au loin les voiles noires du voilier, de dépit et de malheur, se jeta dans la mer du haut du cap Sounion. C’est la raison pour laquelle on l’appelle depuis la mer Egée. Quant à Thésée, certainement pris par l’amour d’Ariane avait tout simplement oublié de hisser les voiles blanches.

Île d’Hydra

La perle de la mer Egée

C’est à Hydra que nous allons poser nos fesses afin d’échapper à la pollution sonore et ambiante d’Athènes. Pourquoi Hydra me diras-tu ? Tout simplement parce que sur l’île d’Hydra nous avions entendu dire qu’il n’y avait pas d’engins motorisés et que tout se faisait à dos de mulets.

Rien que pour nous

Cherchant les endroits les plus natures possibles, nous nous sommes dit que cet endroit était fait pour nous. C’est vrai, Hydra est envoutante, magnifique, reposante etc… C’est d’ailleurs en ces termes que les tours opérateurs en parlent, des poncifs qui ne veulent pas dire grand chose au final. Nous disons juste, « vas-y et découvre, tu ne seras pas déçu ». Il suffit de s’enfoncer dans l’île pour y découvrir son âme, ses petits ports de pêche comme Kaminia, et Mandraki, et ses petites criques cachées dans la roche.

Ne pas se fier à son nom

Un petit conseil cependant, c’est sous un soleil de plomb que nous avons arpenté l’île à pied, bien entendu, puisque les engins bruyants y sont inexistants. Malgré son nom de Hydra (Hydréa dans l’antiquité, qui veut dire « eau » en grec ancien), cette île ne contient pas d’eau, et les sources sont intermittentes, voire inexistantes. Donc si tu vas à la découverte de cette île prévoit un bon nombre de litres d’eau pour faire face aux chaleurs qui peuvent devenir très vite insoutenables.

Delphes

Le centre du monde

Delphes est un site à ne pas manquer. Pompeusement appeler le centre du monde, ce site historique se situe au pied du mont Parnasse. Oui, je sais la blague peut paraître lourdingue pour les parisiens, mais cette montagne est la plus vénérée et la plus légendaire de la Grèce Antique.

Pour la petite histoire

Il est vrai qu’une certaine ressemblance avec le quartier Montparnasse à Paris n’est pas inopinée. Ce sont les étudiants du quartier Latin qui avaient nommés irrespectueusement un tas de gravas formant un petit monticule artificiel sur les actuels boulevards Montparnasse et Raspail.

Pour la grande histoire

Zeus aurait lâché deux aigles à chaque extrémité de la Terre, et c’est ici, à Delphes, qu’ils se seraient rencontrés. Ainsi cet endroit fût dénommé, l’omphalos littéralement « le nombril du monde ». Delphes tire son nom de Delphinos. C’est précisément en ce lieu qu’Apollon se serait transformé en dauphins pour y attirer les navigateurs et les inciter à devenir prêtres…rien que ça.

Kalambaka

Les météores

Pour moi, s’il y a un endroit à ne pas manquer en Grèce continentale, c’est à Kalambaka pour aller perdre ses pensées dans les météores. Ce site grandiose de la Thessalie, inscrit au patrimoine de l’Unesco, est tout simplement époustouflant.

Venus du ciel

Dans la mythologie grecque, ces pitons rocheux ont été envoyés du ciel sur la Terre par la providence pour permettre aux ascètes et autres ermites de se retirer pour prier. D’où leur nom de « Météores ». Les monastères perchés au sommet des roches de granit semblent suspendus dans le ciel. Ils sont aux nombres de six encore en activité. Des escaliers ont été bâtis pour faciliter l’accès. Auparavant, la construction et l’ascension se faisaient par un système ingénieux de poulies et de contrepoids.

En réalité

Ces formations rocheuses de l’ère tertiaire sont dues à un grand affluent de la mer de Thessalie qui a déposé au fil des millénaires galets et alluvions. A la formation des continents, le plissement a fait dévier ou a fait disparaître cet affluent. Sous l’effet de la chaleur et de la pression, l’ensemble a été soulevé. L’érosion par le vent et la pluie a fait le reste.

« La nature hait la normalité, elle peut tout et fait tout »

Hey !!! viens voir la vidéo et continu le voyage avec nous.

De Patras à Pylos-Péloponnèse #1

De Patras à Pylos-Péloponnèse #1

Comme une fusée…

Avant de te raconter cet article de Patras à Pylos et avant d’arriver en Grèce dans le Péloponnèse, nous revenons sur la traversée éclair de l’Italie d’ouest en est avec TooT o Boo notre camping car. Toujours accompagnés de Romain le caméraman de France Télévision, nous arrivons à Venise pour embarquer sur le « Hellenic Spirit » en direction de Patras, la première destination de ce long circuit qui doit nous amener jusqu’en Asie du Sud-Est.

Intraitable

Après plusieurs heures d’attente sur les quais de Venise, Romain doit nous quitter. La route s’arrête là pour lui. Malgré les mails envoyés par sa prod aux autorités portuaires, il ne lui est pas possible de continuer le reportage : la sécurité au port de Venise est intraitable. Le caméraman avait prévu de nous filmer jusqu’à la montée sur le bateau, mais impossible d’accéder à l’embarcadère. Nous allons filmer pour lui, afin d’agrémenter son reportage. Même pour nous, il a été difficile de filmer l’embarquement, la police aux frontières et des militaires sont postés aux abords du bateau et nous demandent d’éteindre nos GoPro.

Les amarres sont larguées

Le navire lentement glisse sur la lagune de Venise et fait défiler devant nous la cité lacustre. Le bateau a largué les amarres, c’est un fait, mais pour nous aussi les amarres sont irrémédiablement décrochées et cela fait défiler dans nos pensées cette année de préparation. Un sentiment de liberté nous envahit et avons une pensée émue pour tout ceux qui sont resté sur le quai.

32 heures

Cela pourrait être le titre d’un film ou le héros aurait trente deux heures pour sauver le monde, mais non, c’est la durée de la traversée de la mer Adriatique pour faire Venise-Patras. Autant te dire que rien ne se passe à bord et trouver quelque chose à raconter est bien compliqué. Nous avons tourné en rond, à part une escale à Igouménista, rien de particulier. Quand tu regarderas la vidéo, tu t’apercevras que c’est chiant à regarder…. Alors imagine à vivre.

Touch Down

Enfin nous sommes arrivés à Patras au nord du Péloponnèse. A nous les sites archéologiques, les ballades natures et autres lieux typiques. Nous nous posons pour notre première nuit à Mprinia près du bord de mer. Lieu sans intérêt particulier, mais au moins nous sommes sur le sol hellénique.

Comme au bon vieux temps

Après ce trajet express de l’Italie et cette traversée de la mer Adriatique interminable, nous avions envie de détente et quoi de plus naturel que de se prélasser dans les thermes Romains de Loutra killinis. Le mot thermes vient du grec thermos qui veut dire chaud. Les grecs utilisent plutôt le mot « balneion » qui devient balnéa en Latin. Les bains romains de Loutra Killinis ont une particularité importante car l’eau chargée en souffre apporte des bienfaits reconnus par tous. Il est clair que le souffre donne à ce lieu enchanteur une couleur turquoise et bucolique, mais l’inconvénient est que ça pue l’œuf pourri. Les grecs viennent encore profiter de ces lieux multi séculaires.

Amaliada-Palouki

Nous continuons tranquillement notre route pour nous rendre non loin de là à Amaliada faire quelques emplettes. Nous pensons que l’on voyage un peu trop vite et faisons un stop à Palouki à cinq kilomètres. Un endroit de nature en bord de mer. Au programme BBQ, délire pour Tao et moi avec les appareils photos pour capter la saison des amours des grenouilles rieuses, pêche et ballade en vélo sont aussi au programme.

Dimitsana

On s’échappe du bord de mer et nous décidons de choisir un petit coin de montagne dans le village de Dimitsana où nous passons la nuit. Le lendemain tempête de ciel bleu et une visite d’un vieux moulin à aube est prévue. Un endroit emprunt de sérénité avec une petite chapelle orthodoxe, un arbre immense sur la petite place accompagnée du son enivrant du ruissèlement de l’eau. Tout se passait bien, cet endroit méritait que l’on sorte le drone pour qu’il puisse prendre l’air et nous apporter une hauteur de vue de cet endroit magique.

Les dieux grecs en ont décidés autrement

Le vol se passait à merveilles, quand tout à coup une perte de signal s’affiche sur la télécommande du drone. Sur le retour vidéo je vois que la caméra s’affole, le drone perd de l’altitude… pas de panique j’enclenche le RTH (Return To Home) pour les non initiés. Le drone s’affole encore et ne répond plus aux ordres transmis, c’est la galère. Il prend une vitesse folle pour aller s’écraser et se perdre dans le maquis. J’accours vers l’endroit où je pensais qu’il s’était lamentablement crashé. J’y passe aux moins deux heures à travers les ronces, les hautes herbes, les murets en pierres sèches de plus d’1 mètre de hauteur. Bref, je me suis arraché comme un damné au point d’y craquer mon pantalon dans toute sa longueur et de me tatouer des griffures et égratignures jusqu’au visage.

Réfléchissons un peu

Je rassemble mes esprits, enfin, mon esprit, car je sais que lui seul, peut m’aider à retrouver mon drone. Je sais que les dernières images que j’ai vues sur la radiocommande, l’engin a survolé une route, je quitte l’endroit où je cherchais comme un forcené. Je remonte encore la colline pour arriver à cette petite route et continue de grimper droit dans le maquis. Après une centaine de mètres de montée, je commence a comprendre la cause de la crise de délire du drone. Des poteaux électriques en bois supportant des fils fins comme du fil de pêche se postaient devant moi. Le drone n’a pu les détecter, les interférences ont fait le reste. L’engin n’a pu encaisser ces deux paramètres contraires au vol.

Une lueur d’espoir

Maintenant que je connais la cause, je sais que l’endroit est le bon. Oui, mais où ? Une vingtaine de poteaux en fil indienne espacés d’une centaine de mètres se dressent devant moi. Y a plus cas chercher sur toute la distance que le drone aurait pu parcourir. Je fais donc le parcours en dessous des fils électriques, je fais demi tour et retourne sur la droite des fils et bien évidement je fais le côté gauche. Rien, nothing, nada, que dalle. Ah !!! si, en guise de drone je trouve une énorme tortue grecque. Je ne m’attarde pas, je veux retrouver ce que je suis venu chercher avant la nuit.

Je n’y crois plus

Jo qui cherchait avec moi, me dit « je vais chercher le pendule dans le camping car ». Bon, il faut bien se raccrocher à quelque chose. Une fois sur le site, le pendule indique d’aller sur la gauche et encore sur la gauche et toujours sur la gauche. Sauf que sur la gauche il y a des hauteurs de ronces impénétrables hautes comme trois fois ma taille. Si je veux retrouver mon drone, pas d’autres solutions, il faut y aller. Je vais chercher une machette, des gants et change de pantalons dans le camping car et reviens affronter ces foutues épineux. Pendant que la végétation lacère mon visage et s’accroche insidieusement à travers mes habits pour mieux s’enfoncer dans la peau, je commence à perdre espoir.

Touché par la grâce

Joëlle, voyant que les chances de retrouver le drone s’amenuisaient propose d’aller faire une pause dans le camping car pour reprendre des forces. Je commençai à me faire une raison, le drone est perdu. J’imaginais toutes les images que l’on aurait pu faire. Tout à coup me vient une idée. La vidéo était en marche lors du crash… donc je peux visionner la trajectoire du drone sur ma télécommande.

Je reprends espoir

Je m’aperçois en visionnant à de multiples reprises la vidéo que l’on ne cherchait toujours pas au bon endroit. il fallait encore aller plus haut dans la colline. Après de multiples supputations, après avoir compter les poteaux électriques, analysé la trajectoire du drone par rapport à l’inclinaison de la caméra, l’ombre du drone sur le sol et la vitesse à laquelle il est parti, j’en ai déduis un périmètre de crash. Je sais que j’ai une chance de le retrouver.

Le graal

Après une bonne heure supplémentaire de recherche, je sais que je touche au but. Il est à quelques mètres, j’en suis sûr. Au détour d’un bosquet d’épines je lève la tête et je vois paisible le drone sur le dos emmêlé dans les branchages et soutenu par un matelas de feuillage. Putain le kif, tant d’efforts récompensés. Imagine ma joie, après tant d’heures de recherche. Je l’inspecte sous tous les angles, tout est en ordre pas de casse, même les hélices sont intactes. Un cri de joie fait trembler la colline. Je redescends abîmé, fourbu mais heureux d’avoir été au bout du bout. Pour cette fois la persévérance a payé.

Monastère de Prodromos

On quitte Dimitsana, pour se rendre au delà du réel et au delà des collines des gorges de Louzios. Trois heures de marche nous attendent pour arriver à l’impensable. Le monastère de Prodromos est un écrin de zénitude serti dans la montagne où quelques moines orthodoxes vivent encore leur foi loin de toutes les inconstances de notre monde actuel. L’effet « Wouah » est garantit. Nul doute que les dieux grecs ont marquer de leurs empreintes chaque pierre de ce lieu captivant. Si tu passes dans le coin… pas d’hésitation, c’est un endroit à voir absolument.

Néda Waterfalls

On se sent bien en Arcadie, cette région du Péloponnèse est décrite comme un chef d’œuvre de la nature. L’Arcadie est la terre de naissance du dieu Pan. Dieu de la vie pastorale et compagnon des nymphes. Il n’est donc pas difficile d’y trouver encore un joyau avec les chutes de Néda Waterfalls. Quand tu auras trouvé la première chute, continue encore un peu plus haut afin de ne pas louper la deuxième encore plus magique. Nul doute que ces chutes d’eau appellent à la baignade. Nous y sommes en Mars et peu importe la saison, l’eau reste très froide.

Ils sont fous

Avec une bonne dose de courage ou d’inconscience c’est selon, tu peux y faire trempette. A maintes reprises Jo et Tao on risqué l’hypothermie. Pour ma part, je devais filmer ces images de ces deux fous bravant le froid et n’ai donc pas pu y aller. Il en faut au moins un dans la famille qui garde sa lucidité. Ce jour là, une certaine conscience journalistique m’a envahie et devais rester imperturbable devant l’appel de la baignade. Où peut-être ai-je été envahi par un certain manque de courage et de volonté, mais cela nous ne le saurons jamais.

Elea

Après la montagne, un peu de bord de mer et de chaleur ne font pas de mal. Nous prenons la direction d’Elea, un endroit nature bien connu des campings caristes. Nous y resterons trois jours en bivouac avec tout de même quelques commodités bien appréciables comme la douche en plein air et de l’eau de source à volonté. Nous prenons nos marques et nous nous accoutumons tranquillement à notre nouveau mode de vie.

Pylos

Nous continuons notre « slow Travel » et faisons un stop à Pylos en Messénie, charmant petit port de pêche bordé par la mer Ionienne. Nous retrouvons l’âme de la Grèce. Pylos est une ancienne citée habitée dès le néolithique par le peuple des Balkans. Elle est aussi nommée le royaume de Nestor qui a été cité par Homère dans son Iliade et son Odyssée. Nous flânons et rêvons dans ces ruelles sans savoir où aller et sans se soucier du lendemain. Des lendemains qui nous réservent encore des surprises de taille. Mais tout cela sera dans la suite des articles dédiés au Péloponnèse.

Hey !!! viens voir la vidéo et commence le voyage avec nous.

Préparation physique

Préparation physique

Rafraîchissement de mémoire.

Nous voici dans la préparation physique de TooT o Boo. Après l’article précédent «C’est parti» qui lançait notre action à voyager comme bon nous semble et dans lequel nous t’avons donné quelques infos rapides sur notre véhicule. Nous avons évoqué succinctement, le trajet, le nom que nous avons attribué à notre monture (TooT o Boo) et notre objectif de voyage. Cette manière que nous avons choisi de nous déplacer, nous permettra (en tous cas on l’espère), d’éviter toutes les contraintes des aéroports et autres obligations malvenues par rapport aux conditions CoVidesque.

Liberté chérie.

La liberté est notre valeur étalon. Avoir la possibilité de mouvements et d’actions… N’est ce pas une valeur de dingue ? Pas de contraintes, ni soumissions, agir selon sa propre volonté. Accéder à l’autonomie et à la spontanéité, tu en connais beaucoup sur cette terre qui peuvent prétendre vivre pleinement cette valeur ???

Être autonome.

Avoir un camping-car n’est pas forcément gage de liberté, enfin pas encore, car une fois que tu as choisi ton modèle, il faut l’équiper. Et oui, comme on te le disait plus haut, on veut éviter les contraintes et nous aimerions être le plus autonome possible. Si avoir un camping-car c’est trainer ses fesses dans les campings pour bénéficier d’un peu d’électricité ou d’infrastructure lié au confort, nous préférons nous abstenir.

Une préparation de tous les instants

Mais avant de prétendre gambader dans les prairies, les fleurs jaunes et les herbes hautes, nous devons passer par l’étape préparation physique et équipement de TooT o Boo. Nous avons des priorités incontournables auxquelles nous ne voulons pas déroger.

Ne rien oublier

Nous devons penser aux affaires personnelles, aussi bien été comme hiver. Prévoir le matériel de cuisine qui doit être adapté au minimum de place. Imaginer les médicaments pour parer aux éventuels désordres physiques, ainsi que la trousse de secours. Nous devons aussi penser au matériel photographique et vidéo avec son lot de chargeurs et ses trépieds. Les livres d’écoles, le matériel multi média (ordi, tablettes, routeur). Bref, tout ce qui nous permettra d’être au mieux dans cette espace confiné.

Prévoir l’imprévisible

Il y a aussi les indispensables pour ainsi, prévoir l’imprévisible, pour que ce long périple soit le plus rassurant possible. Tel que l’outillage pour les réparations intempestives, les consommables mécaniques comme l’huile moteur, les filtres, l’AD Blue, les pièces de rechanges. Nous devons aussi envisager tout les cas de figures et nous nous sommes équipés de talkies walkies, sangle de remorquage, lampes torches, plaques de désensablement et autres équipements pour parer à toutes éventualités. Tout ce matériel conséquent mais au combien indispensable n’est qu’une petite partie de ce que l’on doit emporter. Nous devons maintenant concevoir l’autonomie proprement dite de TooT o Boo.

Au rythme du soleil

TooT o Boo est équipé d’un matériel cohérent. On espère qu’il sera judicieux, pour enfin accéder à la liberté. Dans un premier temps son rythme cardiaque fonctionne principalement par le biais de notre étoile : le soleil. Nous lui avons collé sur le dos 3 panneaux solaires de 140 Watts gérés en son cœur par une batterie lithium de 200 Ah. Connecté à un coupleur-séparateur et d’un convertisseur de 1800 Watts. Il dispose d’une intensité électrique stable pour ne pas risquer l’infarctus.

Haut sur pattes

Notre envie de liberté, nous amènera inévitablement sur des pistes peu carrossables. C’est pour cela que TooT o Boo prendra de la hauteur avec des jambes de force à l’avant et des suspensions pneumatiques à l’arrière. Les manomètres du compresseur encastrés au poste de pilotage lui apporteront l’oxygène nécessaire pour le sur-gonfler en cas de pistes déformées.

Un combustible fossile

TooT o Boo ingurgite un matériel considérable et les ballonnements occasionnés deviendront bénéfiques pour notre confort. TooT o Boo va péter le feu. Le gaz ne sera pas accessible dans tous les pays traversés. Que ce soit en butane ou en propane, les risques de pénurie sont fortement probables. C’est pour cette raison que nous avons couplé notre alimentation de gaz avec une seconde bouteille en GPL avec inverseur. Cette fonction nous permettra de se charger en gaz directement à la bouteille et nous facilitera grandement la vie. Un petit plus concernant le gaz, une installation judicieuse nous permettra de brancher le BBQ directement dans les flancs de TooT o Boo pour cuisiner de façon plus conviviale.

Des annexes utiles

Pour compléter sa préparation physique TooT o Boo se verra doté d’un porte vélo directement greffé sur son châssis pour une solidité irréprochable. Ces trois vélos nous serviront d’annexes et nous permettrons de vadrouiller paisiblement pour laisser de temps à autre, TooT o Boo au repos.

I.M.C

On se rend compte très vite que l’Indice de Masse de Chargement de TooT o Boo grimpe de façon inquiétante. De plus, nous avons encore quelques kilos à ajouter pour être fin prêt. Un petit détail qui a son importance nous manque encore pour pouvoir partir sereinement.

Au secours de la roue

Oui, bien sur !!! Une roue de secours, ce serait pratique au cas où TooT o Boo mette ses chaussures n’importe où. Mais on la met où ??? La soute est allègrement en surcharge pondérale et la place manque, au risque d’amener TooT o Boo à l’indigestion. Quel dilemme, on n’avait pas prévu qu’une roue pouvait avoir besoin de secours. Une solution m’avait traversé l’esprit un court instant ;

– Eric « Et si on la mettait sur le siège passager ? »

– Jo « Bah, et moi je me mets où ? »

– Eric « Ha ! oui, c’est vrai. T’inquiète pas ma chérie, on t’emmène quand même…, tu t’installes bien gentiment sur le siège passager, et on installe la roue de secours sur tes genoux. C’est pas mal comme idée ça, non ?»

Après quelques discussions intenses, nous réfléchissons toujours à l’heure où nous écrivons ces lignes. Soit nous la fixerons sur le porte vélo en imaginant une installation sur mesure, soit elle ira dans la soute s’il reste de la place.  Ainsi, Madame profitera pleinement de son siège passager.

Cure d’amaigrissement

Lors des tests que nous allons faire en France afin de saluer tous ceux que l’on connaît avant le grand départ, nous programmons pour TooT o Boo une cure d’amaigrissement. En effet, à la dernière étape une cure d’amaigrissement lui permettra d’éliminer les quelques kilos en trop ingurgités lors de sa préparation physique. Nous ferons un tri, cela veut dire faire un choix sur quelques outils en trop ou quelques matériels plus ou moins essentiels.

Passage sur la balance

Une fois toute cette préparation réalisée nous emmènerons TooT o Boo sur un pèse poids lourd pour que l’on sache réellement son I.M.C. A partir de là, nous saurons exactement si nous sommes prêts pour le grand saut. Nous sommes impatient du verdict.

Un peu de cosmétique

Pour finir, nous avons personnalisé TooT o Boo avec des stickers. Son nom orne ses flancs comme des tatouages indélébiles. Sur son nez et ses joues le « T » de TooT o Boo. Ce logo bien connu pour tous ceux qui fréquentent les réseaux sociaux. Sur l’arrière train les calicots colorés de ces réseaux sociaux auxquels nous sommes reliés. Tu ne pourras pas nous louper sur les routes.

Aller plus loin

Nous avons effectué quelques tests en autonomie complète dans le Gard, l’Ardèche et dans les vignes de Châteauneuf du Pape dans le Vaucluse. La période n’était pas idéale pour le farniente car il y avait un fort mistral et très peu de soleil. La température en plein mois de janvier n’était que de 5° la journée et -3° en température ressentie. Cela nous a permis d’évaluer le système de chauffage de TooT o Boo. Il faut que l’on te dise que nous avons essayé tous les cépages qui défilent sous ce texte, donc nous ne savons pas encore si c’est le chauffage intrinsèque de TooT o Boo qui fonctionne bien ou si c’est la chaleur occasionné par l’alcool emmagasiné qui faisait effet de chauffage.

Y a plus qu’à

Nous avons encore quelques modifs à faire sur TooToBoo que nous allons réaliser dans ce mois de janvier 2021 et ensuite nous partirons plein sud sur l’Andalousie pour y trouver des températures plus clémentes. La dernière marche sera les au revoir en repassant par la France.

Hey ! Viens voir la vidéo de nos premiers pas avec TooT o Boo

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